Maryse Vallières-Murray et Trevor Rivet, un couple de jeunes entrepreneurs s’affaire à mettre sur pied leur propre fromagerie.
La perspective de ce nouveau commerce dans une région où les fromageries brillent par leur absence enchantent déjà la communauté. À leur gala de mai dernier, l’organisme outaouais OSEntreprendre leur a même décerné un prix pour leur plan d’affaires. L’équipe a aussi été lauréate pour le prix de la catégorie Bio-alimentaire, celui du Coup de cœur étudiant – Créateurs d’entreprises de même que pour le Prix Honneur Jeunes entrepreneurs.
«C’est sûr que ça donne un gros coup dans la motivation. Ça démontre un engouement pour notre affaire. Les juges évaluent aussi l’impact dans la communauté et notre projet, on l’a développé dans la diversification d’entreprise et la création d’emplois. C’est au cœur de notre projet», explique Maryse Vallières-Murray.
Investisseurs recherchés
Or le processus est long car les jeunes sont encore en recherche de financement. Bien qu’ils soient fort motivés et affectionnent particulièrement le fromage, leurs ressources financières sont maigres, aussi doivent-ils dénicher des investisseurs.
Originaire de Pontiac, cette dernière a étudié l’agro-économie à l’université Laval avant de revenir dans sa ville natale où elle comptait bien se lancer en affaires, convaincue de l’importance du développement régional.
Et pourquoi pas faire du fromage, s’est-elle dit, surtout que personne n’avait encore osé se lancer dans cette aventure. Son ami Trevor, un infirmier de formation et grand amateur de fromage, lui aussi, n’a pas hésité à s’associer à elle.
L’art du fromage
Évidemment, ne se lance pas dans la production de fromage qui le veut bien. Il faut savoir y faire. Les deux partenaires comptent apprendre à faire du fromage sous la supervision de conseillers comme André Fouillet, un fromager à la retraite ayant aidé plusieurs fromageries puis avec des cours dispensés au réputé Institut de technologie agroalimentaire de Saint-Hyacinthe.
La formation à l’ITA est indispensable pour obtenir un permis du MAPAQ. Les deux entrepreneurs visent aussi le marché de l’Ontario, en raison de sa proximité avec la MRC de Pontiac.
«On a beaucoup de support et les gens de la communauté sont dernières nous. On a visité plusieurs fromageries qui nous supportent. On a une belle équipe derrière nous. Faut juste prendre le temps de faire les choses.», poursuit la future fromagère, qui s’occupera fera la gestion et administration alors que son partenaire Trevor s’affairera à concocter les fromages.
Dans un premier temps, c’est le cheddar en meule et en grains qui trônera sur le comptoir de vente, mais les associés comptent bien offrir des fromages fins par la suite. Déjà, il est question d’un comptoir laitier dès l’ouverture du nouveau commerce.
Un démarrage bien planifié
L’équipe estime qu’il faudra cinq ans pour que leur entreprise atteindre sa maturité. Son développement s’effectuera donc en deux phases : les fromages réguliers pendant deux-trois ans et les fromages affinés à partir de la troisième année.
Parmi les soutiens communautaires, les partenaires fromagers peuvent déjà compter sur des producteurs laitiers du coin pour s’approvisionner en lait, leur matière première. Ils ont déjà ciblé une ferme de vaches Jersey, lesquelles produisent un lait plus riche en gras que les autres races.
«On n’aura peut-être pas la certification BIO, mais on fait affaire avec un producteur laitier a une approche naturelle», insiste Maryse Vallières-Murray, qui a la tête pleine d’idées de produits à base de fromages.
Reine Côté
rcote@groupejcl.ca
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