La bûche de Noël aurait ses racines dans une tradition vieille de plusieurs millénaires.

La bûche de Noël aurait ses racines dans une tradition vieille de plusieurs millénaires.

La bûche de Noël, une tradition religieuse reliée à l’agriculture

D'où vient la tradition de déguster un gâteau en forme de bûche pendant les Fêtes ?

Ce dessert, qui orne depuis longtemps les tables de Noël, semble avoir été inventé au XIXe siècle. Cependant, son origine est bien plus lointaine que cela.

Yule, la fête à l’origine de la bûche

Avant que les communautés européennes du nord ne se christianisent, elles observaient toutes plus ou moins les mêmes rites et partageaient une même religiosité. On parlera ainsi de la religion des Celtes, du paganisme germanique ou encore de la religion nordique ancienne. Au calendrier de chacune de ces religions figurait la fête de Yule.

Yule marquait le solstice d’hiver, le moment le plus sombre de l’année, lorsque les jours sont les plus courts et les nuits les plus longues. Yule était un moment de grande signification, symbolisant la renaissance de la lumière et le retour du soleil, préfigurant le renouveau de la nature à venir.

On pourrait croire que ce moment de l’année était une source d’angoisse pour nos ancêtres alors qu’ils voyaient petit à petit disparaître le Soleil, source vitale de la vie et bien entendu, de l’agriculture.

Les festivités de Yule duraient environ 12 jours, reflétant les 12 mois du calendrier lunaire et commençaient autour du 21 décembre. Les rituels variaient d’une culture à l’autre, mais certains éléments se retrouvaient aux quatre coins de l’Europe du Nord, par exemple, le rituel de la bûche de Yule.

Une offrande pour assurer de bonnes récoltes

Pendant les festivités de Yule, il était coutume de brûler une bûche dans le foyer de la maison. La bûche était en fait une offrande que l’on faisait aux dieux dans le but d’assurer de bonnes récoltes pour les mois à venir.

Les familles se rendaient donc en forêt pour trouver la plus grosse bûche possible afin qu’elle puisse brûler pendant 12 jours. Plus au sud, on utilisait des bûches provenant d’arbres fruitiers tels que les pruniers ou les cerisiers. Dans le nord, ce sont les chênes et les hêtres qui servaient pour la bûche de Yule.

Une fois la bûche consumée et la nouvelle année entamée, on conservait les cendres qui parfois étaient mélangées aux premières semences du printemps.

De la bûche de bois à celle en gâteau

Malgré la christianisation de toute l’Europe, la coutume de la bûche de Yule a perduré dans le temps. On parle vaguement du XIXe siècle pour situer la date du déclin de cette tradition. Alors que les chaumières délaissaient le foyer pour le poêle à bois, la pratique ne s’y prêtait plus.

Le rite de la bûche de Yule s’est toutefois transformé, alors qu’on ornait l’intérieur de sa maison d’une petite bûche qu’on ne faisait pas brûler. On a finalement inventé le gâteau qu’est la bûche de Noël, ou Yule Log en anglais.

La création de la bûche de Noël est parfois attribuée à un apprenti pâtissier de Saint-Germain-des-Prés vers 1834. D’autres suggèrent qu’elle a vu le jour à Lyon vers 1860, élaborée par le chocolatier Felix Bonnat. Enfin, une autre hypothèse pointe vers Pierre Lacam, glacier au service du prince Charles III de Monaco, qui aurait créé ce dessert en 1898.

 

Par Simon Martel

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