Reine Côté
L’automne s’annonce crucial pour le Marché de l’Outaouais qui a vu son existence menacée dernièrement en raison de la régression de l’effritement de l’achalandage en ligne. La coopérative de solidarité pourra-t-elle survivre? L’équipe actuelle est en pleine recherche de solutions.
Les producteurs qui y amènent toutes les semaines leurs produits et récoltes espèrent retrouver cet esprit de solidarité qui avait donné naissance à ce projet collectif, bien malmené depuis quelque temps.
Légumes, viandes, viennoiseries, gourmandises du terroir, pas moins de 2 000 produits en provenance de producteurs de la région de l’Outaouais sont offerts en ligne, sur le site de la coopérative de solidarité sans but lucratif depuis son ouverture, en 2008. Les membres de la coopérative passent ramasser leur commande au point de chute, situé rue Eddy, dans le Vieux-Hull, où des bénévoles les attendent les jeudis et vendredis.
Pendant longtemps, le nombre de commandes hebdomadaires se situait autour de 150 à 160. Or, depuis un certain temps, les achats sont en baisse et ont même glissé sous la barre des 100 commandes par semaine. Septembre a connu une remontée, atteignant les 130 commandes.
Ces variations hypothèquent toutefois la survie de la coopérative alimentaire, dont l’existence est justifiée par un partage de valeurs de solidarité et d’équité.
Nouvelle équipe, nouvelle dynamique
Avec un tout nouveau conseil d’administration, l’organisme souhaite retrouver son élan des premières années en élaborant prochainement un nouveau plan d’action. Il y aura de nouvelles têtes à la direction, le gérant et la coordonnatrice ayant quitté leur poste. C’est son assistant, Cyprien Pomart, qui la remplacera. Ce dernier conserve bon espoir de voir le Marché retrouver ses aises, surtout avec un nouveau conseil d’administration. «Ça va amener une autre dynamique. On a incorporé trois producteurs sur le CA, ce que nous n’avions pas, qui ont des connaissances du Marché et de sa réalité», souligne-t-il.
À la Table agroalimentaire de l’Outaouais, on souhaite que le Marché survive. «Le concept du Marché de l’Outaouais, c’était très innovateur avec leur plateforme en ligne où il est possible de faire son épicerie. Le Marché représente une belle opportunité de présenter les produits des producteurs locaux, de les faire connaître et de les aider aussi à développer leur entreprise pour peut-être, éventuellement, offrir leurs produits ailleurs. C’est donc un moteur de développement important pour nos entreprises agroalimentaires dans l’Outaouais», assure la chargée de projet Corine Jacob.
Celle-ci croit néanmoins que l’organisme doit donner un coup de barre pour contrer la concurrence actuelle et le réflexe des consommateurs à opter pour l’achat au supermarché ou directement à la ferme. D’autres points de chute sont nécessaires, selon elle, surtout si l’on souhaite renouveler le nombre de membres.
L’équipe du Marché mise sur la différence de son offre face à la concurrence. «Nous, on est une coopérative de solidarité avec des valeurs. On ne s’adresse pas à des clients, mais à des membres. On ne cherche pas à faire du profit, mais à offrir une vitrine, à offrir une proximité avec le producteur. Non, le Marché de l’Outaouais n’est pas encore mort», insiste Cyprien Pomart.
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