Pour l’occasion, le journal l’Éveil agricole est allé à la rencontre de citoyens et de citoyennes des Laurentides qui s’adonnent à l’acériculture à la maison.
Pas sorcier de faire du sirop
Olivier Charbonneau Charrette est ingénieur en environnement. Il a trois enfants et habite à Prévost depuis près de 7 ans. Il a commencé à fabriquer son propre sirop, car il avait déjà toute la panoplie. « J’avais un gros jardin, un poulailler, une ruche et des abeilles, alors pourquoi pas faire mon propre sirop. Ça allait dans la mouvance de faire les choses par moi-même et d’ailleurs, ce n’est pas très sorcier », dit-il.
Comme plusieurs, Olivier s’inscrit dans l’idéologie de l’autosuffisance. Autodidacte, il a appris par essais et erreurs ainsi qu’en s’informant dans les livres et en regardant des tutoriels sur le Web. Après plusieurs années à faire les sucres, il est en mesure de tirer 24 cannes de sirop, une quantité bien plus que suffisante pour la consommation personnelle de toute sa famille.
Prendre des vacances pour faire les sucres à la maison
Karine Attore est éducatrice de la petite enfance et possède une garderie en milieu familial. Elle habite à Prévost depuis maintenant 3 ans. « On a quitté Repentigny pour se rapprocher de la nature », dit-elle. Elle et son conjoint ont commencé à faire leur propre sirop, car comme elle le dit, « ça allait de soi. »
« On avait des érables à sucre, alors on s’est dit pourquoi pas? Mon père m’avait déjà appris à faire les sucres alors qu’il habitait à Sainte-Julienne. Nos voisins en font aussi. On habite un cul-de-sac, alors c’est un trip de rue », explique-t-elle.
Pour Karine, la saison des sucres est aussi une activité pédagogique pour les petits de sa garderie. « Ce sont souvent mes enfants qui récoltent l’eau, mais je leur demande d’en laisser un peu pour les enfants de la garderie », dit-elle. Et lorsque les érables coulent à flots, Sam, le conjoint de Karine, prend des vacances pour faire la récolte. « L’an passé, il a pris la mauvaise semaine, une semaine trop tôt! »
Un investissement qui n’a pas de prix
Isabelle Maurice est orthopédagogue au Centre de services scolaires de la Rivière-du-Nord. Elle habite à Gore et cela fait 15 ans qu’elle fait son sirop. Séparée, elle continue toutefois de faire les sucres avec son ex-conjoint.
« Les premières fois, on faisait tout à la main, au fil du temps, on s’est perfectionné et on a augmenté nos entailles. On en est à 120. Aujourd’hui, on a une petite cabane à sucre, la cabane à Bidou. Bidou, c’est mon père, c’est lui qui s’occupe du feu. On chauffe au bois. On a aussi un quatre-roues avec des chenilles. On a installé une pompe dans la cabane ce qui nous permet d’économiser nos forces. On n’a plus à soulever des chaudières d’eau d’érable, c’est lourd! » explique-t-elle.
Les deux ex-conjoints ont investi près de 8 000 $ pour leurs installations et leurs équipements. Est-ce que faire les sucres est rentable, lui ai-je demandé. Pour Isabelle Maurice, le produit qu’elle fabrique vaut son pesant d’or. Elle parle même du sirop comme on parlerait de la qualité d’un scotch ou d’un vin. « Faire les sucres, on le fait pour le plaisir. C’est un party à chaque fois avec les amis et la famille. En plus, ça garde en forme. Pas besoin d’aller au Nautilus quand tu fais les sucres ».
Par Simon Martel
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