Après être tombé malade en 2015, le copropriétaire de la Ferme Dausyl, Sylvain Rhéaume, a trouvé une solution : vendre son quota de lait puis remplacer ses 40 vaches laitières par des bœufs dans le but d’en vendre la viande.
Ce grand changement lui a paru la meilleure option lorsque ses enfants lui ont signifié leur peu d’intérêt à reprendre l’entreprise agricole familiale. L’étable étant déjà en place avec le fumier et les graines nourricières, y installer des bœufs allait lui demander moins de travail. Puis un beau hasard lui a permis de rencontrer en 2017 Lucie, sa nouvelle compagne et ancienne citadine, qui a trouvé le bonheur sur sa ferme en l’aidant après ses heures de travail.
Un bon timing
À peine années plus tard, le comptoir de viandes est si populaire que Sylvain Rhéaume se sent soulagé d’avoir vendu son quota de lait, surtout que les dernières négociations pour le renouvellement de l’Aléna ont désavantagé les productions laitières canadiennes.
Lorsque ses vaches en lactation sont parties, il n’a gardé que trois jeunes taures afin de les faire inséminer et de démarrer son élevage de bœufs. En moins de six ans, il se retrouve avec 100 bêtes dont le trois-quarts est destiné à l’abattage. Son étable bovine abrite des bêtes, de la naissance à la pleine maturité. Ses jeunes veaux vieilliront et tandis que ses génisses feront grossir le troupeau. En plus des poules pondeuses qu’il garde à l’année pour leurs œufs, il héberge quelques porcs et poulets de grains en période estivale pour vendre leur viande.
Sécurité alimentaire
Toute sa production est transformée directement à la ferme puis vendue sur place, sans intermédiaire. « Les consommateurs d’aujourd’hui sont préoccupés par la sécurité alimentaire, la qualité des animaux de boucherie et la traçabilité des produits. À la ferme Dausyl, les bœufs et bouvillons sont nourris avec les récoltes de la ferme sans hormones ni antibiotiques. La viande est vieillie 10-20 jours, puis emballée sous vide et congelée. Elle est ensuite vendue au détail, en grande ou en petite quantité, directement à la boutique de la ferme », assure Sylvain Rhéaume, qui a repris la ferme laitière de son père dont il est désormais copropriétaire avec sa mère.
Avec la COVID, l’intérêt pour ses viandes a augmenté. Il a multiplié par trois ses ventes. « La covid, ça été très positif pour nous. On réussissait à vendre un bœuf en trois jours plutôt qu’en dix jours. Parfois, y’avait 10 personnes à l’heure qui faisaient la queue dehors. On a reçu jusqu’à 60 clients par jour », lance M. Rhéaume.
C’est qu’on leur vend des produits de qualité, insiste le couple. « Toutes nos bêtes sont nourries avec nos semences », mentionne l’agriculteur du chemin du Chicot Nord, à Mirabel. Ses champs sont en effet ensemencés d’orge, de maïs et de fourrage, les graines qui servent de nourriture quotidienne aux bêtes.
« Notre mission est d’offrir à notre clientèle du bœuf et des produits sains et respectueux de l’environnement et ainsi partager notre passion pour l’agriculture. L’agriculture, c’est bien plus que la culture des sols et l’élevage des animaux. L’agriculture est un art », explique soulignent Sylvain Rhéaume et sa compagne Lucie Gauthier.
Pour en savoir plus : www.fermedausyl.com
Reine Côté
rcote@groupejcl.ca
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