« Pomodoro » signifie tomate en italien. Pomodoro, c’est l’amalgame des termes « pomo » et « d’oro », soit pomme d’or. C’est le botaniste et médecin italien Mattioli qui, en 1544, baptisa ainsi le fruit qu’est la tomate.
Pour continuer dans notre lancée étymologique, notons que le mot tomate en français est beaucoup plus proche de la dénomination originale de cette icône de la cuisine italienne. En effet, d’aussi loin que nous puissions reculer dans le temps, la tomate était nommée tomatl en nahuatl, la langue des Aztèques.
On comprend ainsi que la tomate n’est pas indigène de l’Italie, mais plutôt du continent américain. Prenant racine dans la cordillère des Andes, la tomate est remontée jusqu’au Mexique pour être domestiquée par les Aztèques. Ce sont eux qui la feront découvrir aux Espagnols qui la ramèneront à bord de leurs caravelles jusque dans leur mère patrie.
Autrefois craint, aujourd’hui le fruit le plus consommé au monde
Comme c’est le cas pour la pomme de terre, la tomate a pris du temps à se faire apprécier des palais. Bien qu’elle fût tôt cuisinée par les populations bordant la mer Méditerranée, dont les Napolitains, alors sous la domination de l’Empire espagnol, on se méfiait de la tomate en Europe du Nord, notamment en France et chez les Britanniques. En effet, sa ressemblance avec la mandragore et la belladone, deux plantes toxiques, lui donnait mauvaise presse.
En France, la tomate sera popularisée à grande échelle par les Fédérés marseillais qui l’ont fait découvrir aux Parisiens à l’époque de la Révolution française. Au même moment et au même endroit, le futur président des États-Unis, Thomas Jefferson, était présent en tant que ministre plénipotentiaire. À son retour dans sa demeure de Monticello, il en planta et participa à l’apprivoisement du fruit rouge par ses concitoyens.
Alors que les États-uniens se sont mis à cuisiner la tomate, il faudra attendre le milieu du XIXe siècle pour que l’élément de base du condiment préféré des enfants québécois traverse la frontière américaine. Ce sont les Canadiens français des usines de la Nouvelle-Angleterre qui rapporteront la tomate dans leur bagage.
Le légume (ou le fruit) chouchou des Québécois
Au Québec, la tomate domine la production de fruits et légumes en serre, représentant 47 % du volume total. D’ailleurs, les tomates produites en serre représentent plus de 90 % de la production totale. À noter que la région des Laurentides y est pour beaucoup. Cependant, les volumes de tomates exportées demeurent modestes, ne représentant que 5 % de la production québécoise. Au cours des trois dernières années, la quantité de tomates produites au Québec est demeurée inférieure à la demande de consommation. En 2021, la production équivalait à 71 % de la consommation. Par conséquent, le Québec se doit d’importer des tomates de serre pour répondre aux besoins des consommateurs québécois. Autrement dit, on aime vraiment les tomates au Québec!
Simon Martel
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