Les producteurs agricoles sont les premiers à tirer avantage des pratiques environnementales innovantes déployées par COBALI.

Quand l’environnement se met au service de l’agriculture

Il est d’ores et déjà connu que les agriculteurs dont les terres s’étendent en bordure des cours d’eau en perdent des parcelles au fil des ans en raison de l’érosion qui s’y produit.

Et s’il était possible de prévenir ce phénomène à l’aide de pratiques agroenvironnementales innovantes?

Voilà l’objectif visé par le Comité du bassin versant de la rivière du lièvre, mieux connu sous le nom de COBALI et qui s’active à mettre en place des projets proposant de nouvelles pratiques afin de prévenir et de protéger les cours d’eau de la région de Thurso, en Outaouais.

En cours d’année 2020, l’équipe a retenu les candidatures de deux agriculteurs pour un projet permettant à la fois de conserver les sols et de préserver la qualité de l’eau de la rivière.

Dans un premier temps, l’équipe du COBALI a effectué une caractérisation écologique de la rivière Blanche de manière à relever les problématiques pouvant affecter la qualité de l’eau, notamment l’érosion des sols et l’état des bandes riveraines, en plus de relever les sites d’intérêt pouvant être mis en valeur, par exemple de magnifiques chutes et rapides.

Puis en vue d’obtenir l’adhésion du monde agricole, l’équipe du COBALI a réalisé deux outils d’information mettant en valeur leur projet. En plus d’un bulletin explicatif, l’équipe a produit un reportage vidéo dans lequel s’expriment l’agronome Nicolas Samson, le biologiste Pierre-Étienne Drolet ainsi que Dieter Baertsch, producteur de grandes cultures dont la famille cultive des terres à Lochaber-Partie-Ouest et James Thompson, agriculteur de la région de la rivière Blanche.

Des résultats concrets

Pour les deux agriculteurs, l’installation d’avaloirs délimitant le sol et l’eau s’est révélée une solution concluante.

M. Baeartsch observait régulièrement des pertes sur ses terres en raison de l’eau qui s’y accumulait. «On a arrangé cela avec des avaloirs où tombe tout l’eau avec l’aide de drains souterrains, sans que ça lave la surface de la terre. Sur un autre site, on a fait un bassin de rétention d’eau en bas du terrain qui est en cote où l’eau se ramassait tout à la même place. On la récupère et il y a un tuyau souterrain de 12 pouces qui la récupère et l’amène au fossé le plus près. Et il y a des sorties de drain qui ont été faites pour accueillir l’eau.»

En rachetant la terre qu’il louait, James Thompson a élargi les bandes riveraines qui la bordait puis, après avoir laissé naturaliser un temps les racines des bandes plus sensibles à l’érosion avec les racines pour finalement en venir à l’installation d’un système de drainage qu’ils ont tout de même dû surveiller afin d’éviter un débordement.

«Les rivières sont souvent sources d’eau pour le monde, source de récréation, source d’irrigation pour l’agriculture et c’est aussi une source d’énergie pour Hydro-Québec. Si on ne les entretient pas comme il faut, il y a un grand risque que l’on perde ça», souligne M. Thompson.

L’organisme invite les producteurs agricoles du bassin versant de la rivière Blanche intéressés au projet à communiquer avec le COBALI au 819 440-2422 ou à pde@cobali.org.

 

Reine Côté

rcote@groupejcl.ca

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