Secteur biologique : des occasions s’offrent à vous

Le Québec compte le plus grand nombre de fermes certifiées biologiques parmi les provinces canadiennes selon le Recensement de l’agriculture de 2016 de Statistique Canada. La demande croissante de produits certifiés contribue ainsi à faire progresser les ventes de...

Le Québec compte le plus grand nombre de fermes certifiées biologiques parmi les provinces canadiennes selon le Recensement de l’agriculture de 2016 de Statistique Canada. La demande croissante de produits certifiés contribue ainsi à faire progresser les ventes de ce secteur de quelque 10 % par année. Selon toute vraisemblance, cette effervescence n’est pas à la veille de ralentir. Jetons un coup d’œil sur quelques productions où des occasions s’offrent aux entrepreneurs agricoles de l’Outaouais.

Production acéricole

Selon les statistiques publiées par la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ), la demande de sirop biologique est supérieure à l’offre, et ce, bien que les effectifs des entreprises certifiées aient triplé au cours des cinq dernières années. Le bond enregistré au Québec dans la dernière année est remarquable: on dénombrait 649 exploitations acéricoles biologiques en 2017, alors qu’on en compte maintenant 910. Le nombre d’entailles certifiées a augmenté de 3,4 millions en seulement une année, ce qui permet au sirop biologique de constituer environ 37 % de l’ensemble de la production acéricole du Québec. Lorsqu’on observe les données sur les livraisons de sirop bio en vrac, on note que celles-ci ont bondi de 42 % entre 2016 et 2017. Les perspectives de croissance en acériculture biologique sont positives à un tel point que la FPAQ travaille à un projet de planification stratégique spécifiquement consacré au développement de ce secteur.

Production laitière

Le nombre de troupeaux laitiers certifiés biologiques a connu une augmentation importante dans les 12 dernières années, passant d’une cinquantaine en 2006 à 126 en 2018. La production totale issue de ces troupeaux a augmenté, elle aussi, de manière constante en raison d’une meilleure productivité des troupeaux et de l’agrandissement des cheptels. Malgré ces progrès, les entrepreneurs de cette filière ne comptent pas s’assoir sur leurs lauriers, comme en témoigne la planification stratégique du Syndicat des producteurs de lait biologique du Québec. Celle-ci vise une production de 88 millions de litres en 2023. Quand on constate que la production atteindra autour de 51 millions de litres cette année et qu’elle n’était que de 38 millions de litres en 2013, on peut affirmer que le secteur du lait biologique est en pleine émergence.

Pour nourrir cette croissance, les producteurs peuvent compter sur des avantages importants. D’abord, ils se sont vu accorder des journées supplémentaires de production. Ensuite, ils bénéficiaient d’une prime qui oscillait entre 22 et 23 $ par hectolitre ces derniers mois. Cette prime, qui est en hausse constante depuis 2012, leur a récemment permis d’atténuer les pertes associées aux chutes du prix du lait. En bref, ces mesures incitatives pourraient favoriser le démarrage d’une production de lait bio en Outaouais. La région pourrait ainsi suivre l’exemple des Hautes-Laurentides, où la concertation récente entre producteurs et conseillers a rendu possible l’établissement d’une production certifiée biologique.

Production des grandes cultures

En production végétale, le secteur biologique progresse à grands pas. Dans les quatre dernières années, les superficies consacrées à l’agriculture biologique ont ainsi augmenté de 62 % sur le territoire québécois, alors que le nombre d’entreprises certifiées est passé de 641 à 951. En Outaouais, 41 exploitations cultivaient un total de 1 034 hectares de terres certifiées biologiques l’année dernière. Si l’on dresse un portrait du secteur des grandes cultures, tout porte à croire que ces chiffres sont appelés à progresser encore davantage. En effet, on constate une consolidation de la chaîne de valeur qui permet à chaque maillon de se renforcer et de contribuer à l’essor du secteur. Les centres de recherche, les fournisseurs d’intrants, les conseillers agronomiques ainsi que les regroupements actifs en matière de commercialisation développent rapidement leur offre de produits et de services. Parallèlement, la demande de grains certifiés biologiques s’accentue grâce à la multiplication des acheteurs.

Cette demande est soutenue par des prix alléchants qui peuvent représenter le double de ceux fixés pour des produits non biologiques. Dans certaines cultures où les rendements en production biologique peuvent s’approcher de ceux en production traditionnelle, on comprend que les marges bénéficiaires peuvent être très intéressantes pour les producteurs qui maîtrisent les rouages techniques de l’agriculture biologique.

Soutien de l’État

Même si le secteur biologique du Québec se démarque à l’échelle du Canada, le MAPAQ s’est donné pour objectif d’encourager son développement par l’entremise de la Stratégie de croissance du secteur biologique. Celle-ci offre de nombreux programmes d’aide financière aux producteurs agricoles et aux autres acteurs du milieu agroalimentaire. Visitez notre site Web ou contactez-nous pour en apprendre davantage sur les mesures d’appui liées à l’élaboration de projets en agriculture biologique.

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