Si le Verger Méli-Mélo de Saint-Joseph-du-Lac s’est retrouvé dans la famille Desjardins en 2016, c’est en raison de la vive passion pour la vie agricole de Pierre-Luc qui est parvenu à convaincre son père de reprendre le fil de l’histoire agricole familiale, mise de côté après le drame de l’expropriation de la ferme ancestrale de Mirabel.
Avant 2016, rien ne laissait présager à un retour à la terre pour la famille Desjardins dont la destinée paysanne semblait avoir pris fin avec l’expropriation. Pourtant, le comptable Pierre, sa femme Louise Bédard et leur fils Pierre-Luc s’affairent pourtant depuis quatre ans au Verger Méli-Mélo, situé sur le chemin du Domaine, à Saint-Joseph-du-Lac.
C’est sur l’insistance de leur fils que Pierre et Louise ont accepté d’embarquer dans l’aventure de la pomiculture. La trentaine bien entamée et devenu ouvrier agricole après une formation en production agricole, Pierre-Luc Desjardins souhaitait acquérir sa propre entreprise agricole. En apprenant la mise en vente de ce verger leur était bien connu, Pierre et Louise ont accepté de devenir partenaire de leur fils, qui habiterait sur les lieux tandis qu’eux continueraient de vivre à Saint-Eustache.
Gros défis à venir
Cette terre, ils la connaissaient bien. Elle était passée entre les mains de trois autres propriétaires non-exploitants en dix ans avant qu’ils n’en fassent l’acquisition et qui l’avaient quelque peu négligée.
«Le verger manquait cruellement d’amour : les arbres n’étaient pas taillés et il y avait un gros ménage à faire», confie Pierre Desjardins.
Qu’à cela ne tienne, les deux couples se sont activés et ont rapidement envisagé l’expansion de l’entreprise avec l’idée d’en faire une destination agrotouristique. Le verger reçoit aussi des élèves dans le cadre de journées éducatives. Rien qu’en 2019, pas moins de 1500 enfants ont visité les lieux.
Expansion
Au départ, le verger n’était pas une méga entreprise. On y retrouve toutefois aujourd’hui une douzaine de moutons, des alpagas, des lapins et des poules dont on peut cueillir les œufs.
Touché par un feu bactérien en 2017 ayant forcé l’amputation d’un bon nombre de branches aux pommiers existants, la famille Desjardins a rajouté 2000 pommiers depuis.
En 2019, la famille Desjardins a fait l’acquisition d’une autre terre située à proximité, dans le même rang. Une érablière avec bleuetière et framboisiers qui s’ajoute au terroir du verger.
En avril dernier, le Verger Méli-Mélo ajoutait 3500 pommiers et d’autres érables en rachetant une propriété située sur la Montée du Village, à Saint-Joseph-du-Lac.
Cette grande quantité de fruits permet à Louise de concocter divers produits du terroir qu’elle et son mari Pierre vendent sur place ainsi qu’au marché public de Saint-Colomban, le jeudi soir.
Une bonne équipe
Pierre-Luc est heureux de la tournure des évènements. Être à la tête d’une entreprise agricole représente beaucoup pour lui. «J’ai passé la majeure partie des étés de ma jeunesse sur les fermes, dans ma famille. J’avais envie de décider moi-même et d’être mon propre patron», affirme Pierre-Luc, qui savait la lourdeur de la tâche qui l’attendait.
Père, mère et fils estiment qu’ils font une bonne équipe. Pendant que Louise remplit la boutique de victuailles, Pierre s’occupe de la gestion de l’entreprise, de logistique événementielle, et Pierre-Luc, de la production et du transport des récoltes au marché central des producteurs nocturne, à Montréal.
Le Verger Méli-Mélo, c’est l’exemple d’une complétude réussie.
Par Reine Côté
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