« La patience a ses limites »

« Notre patience a ses limites! L’attente des résultats des tests de dépistage de la COVID-19 pour nos travailleurs étrangers, il faut que ça cesse! L’autonomie alimentaire des Québécois en dépend. »

Le président de la Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides, Stéphane Alary, sonne l’alarme. Le printemps hâtif est idéal pour démarrer la saison, les travailleurs étrangers temporaires (TET) ont commencé à arriver, mais les résultats des tests de dépistage de la COVID-19 retardent indûment l’entrée des travailleurs dans les champs. Les sources de stress deviennent de plus en plus nombreuses pour les producteurs agricoles et leurs travailleurs.

Les TET ont l’obligation de passer un test au 10e jour de leur quarantaine afin d’obtenir, avant le 14e jour, un résultat négatif leur permettant de travailler. Cependant, la compagnie ontarienne avec laquelle le gouvernement fédéral a conclu une entente pour faire les tests ne livre pas les résultats dans les temps requis et est l’objet de nombreuses critiques.

« Nous sommes obligés de faire affaire avec cette compagnie et d’assister à un désastre administratif sans pouvoir rien n’y faire : les communications sont déficientes, rien n’est disponible en français… Et les délais sont inacceptables. Imaginez la frustration des producteurs qui voient les champs sans ouvriers, alors que la météo est là pour nous. Et pour les travailleurs étrangers enfermés à ne rien faire depuis leur arrivée, souvent bien plus que les 14 jours prévus, ça devient carrément inhumain! », s’indigne Philippe Leroux, président de l’UPA Deux-Montagnes, qui représente de nombreux producteurs maraîchers employant des TET.

Situation chaotique

Marilene Lemire, de l’entreprise Les Jardins Martin Lemire, à Oka, décrit la situation chaotique qu’elle vit depuis le 1er avril, dans une publication sur Facebook. Un des deux tests effectués le 10 avril était toujours sans résultat le 22 avril, soit plus de trois semaines après l’arrivée du travailleur. « Au bout de mon 22e jour, je me suis fait dire que le test est endommagé. » On lui a donné le choix : soit faire venir une autre trousse de test ou prolonger la quarantaine… 28 jours. « C’est un non-sens, c’est inhumain! »

Les producteurs d’Outaouais-Laurentides sont prêts à collaborer et comprennent la légitimité des mesures de contrôle mises en place par le gouvernement canadien. Mais il faut que les autorités livrent la marchandise et rendent accessibles rapidement les résultats des tests de dépistage de la COVID-19 pour permettre aux TET de travailler immédiatement après la fin de leur quarantaine obligatoire.

Des représentations ont été effectuées il y a plusieurs semaines par l’Union des producteurs agricoles (UPA), l’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) et la Fondation des entreprises en recrutement de main-d’œuvre agricole étrangère (FERME) pour demander aux gouvernements du Canada et du Québec de tout mettre en œuvre pour permettre aux TET d’être prêts à travailler au lendemain de leur quarantaine, c’est-à-dire au 15e jour suivant leur arrivée. Malgré ces démarches, le gouvernement fédéral n’a toujours pas résolu cette problématique.

La Fédération de l’UPA Outaouais-Laurentides demande aux deux paliers de gouvernement de travailler à trouver une solution immédiate pour corriger la situation et entend exercer des pressions auprès des députés fédéraux de la région.

 

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