Laurent Barré fut cultivateur, syndicaliste, romancier et ministre de l’Agriculture.

Laurent Barré fut cultivateur, syndicaliste, romancier et ministre de l’Agriculture.

Portrait de Laurent Barré

En l'honneur de la 100e année de l'UPA, le journal vous présente un portrait de son 1er président, Laurent Barré.

Laurent Barré est né le 30 mai 1886 à l’Ange-Gardien en Montérégie. Fils de Louis Barré et d’Arzélias Préfontaine, il grandi dans une famille de cultivateurs. Il fut d’abord forgeron dans la ville de Granby avant de reprendre la terre familiale.

En 1924, Laurent Barré cofonde, avec les agronomes Noé Ponton et Firmin Létourneau, l’Union catholique des cultivateurs, ancêtre de l’UPA. Élu président, il ne resta en poste que deux ans seulement. Perçu comme trop contestataire par le clergé, il subit la pression du ministre de l’Agriculture, le libéral Louis-Joseph Caron, qui l’accusait de se servir de l’UCC pour mener une propagande anti-libérale. Laurent Barré abandonna ainsi son poste en 1926.

Romancier et député

Il décide alors de se lancer activement dans la vie politique. Aux élections provinciales de 1927, Barré se présente sous la bannière du Parti conservateur du Québec dans la circonscription de Rouville. Défait, la victoire revient à un libéral.

À la suite de sa défaite, il publie deux romans, Bertha et Rossette en 1929 et Conscience de croyants en 1930. Sa littérature s’inscrit dans la mouvance des romans du terroir, un style qui idéalise la vie à la campagne, dans une perspective de lutte contre l’exode des Canadiens français vers la ville et ses usines.

En 1931, Laurent Barré se représente comme candidat conservateur dans Rouville. Élu, il entre à l’Assemblée nationale, alors que les libéraux forment un gouvernement hautement majoritaire. Alors que le PCQ obtient 11 sièges, les libéraux en occupent 79.

Réélu aux élections de 1935, Barré assiste à la fusion du Parti conservateur du Québec et de l’Action libérale nationale, formé d’anciens libéraux. Alors que les conservateurs réussissent à forcer la démission du premier ministre libéral Louis-Alexandre Taschereau en démontrant la corruption de son parti, on retourne en élections en 1936.

D’un commun accord, les deux partis conviennent de s’abstenir de présenter des candidats dans le même comté afin d’éviter de fragmenter le vote des électeurs qui s’opposent aux libéraux. La stratégie fonctionne, Maurice Duplessis est élu premier ministre et l’Union nationale est fondée. Laurent Barré conserve donc son siège, mais pour la première fois, il fait partie du gouvernement.

Toutefois, aux élections de 1939, le Québec assiste au retour des libéraux sur la colline parlementaire. Maurice Duplessis retrouve son rôle de chef de l’opposition, tandis que Barré perd le sien de député.

À la barre de l’agriculture québécoise

En 1944, l’Union Nationale reprend le pouvoir pour la deuxième fois et Duplessis nomme Barré ministre de l’Agriculture. C’est sous sa gouverne que les fermes du Québec se moderniseront. On assistera, entre autres, à l’électrification des campagnes. On dira même qu’un vote pour l’Union nationale est un vote pour la lampe électrique, tandis qu’un vote pour les libéraux est un vote pour la lampe à l’huile.

Pendant près de 14 ans, Laurent Barré dirigera le ministère de l’Agriculture. Il démissionna de son poste de député à la suite de la victoire de Jean Lesage et du retour des libéraux à l’Assemblée nationale en 1960.

 

Simon Martel

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