Des transactions réussies grâce au maillage de L’ARTERRE

Reine Côté rcote@groupejcl.ca En débarquant au Québec en 1972, le Belge Guy-Louis Poncelet a eu un tel coup de foudre qu’il a oublié de repartir. Puis, il est tombé dans un immense champ d’asperges qu’il n’a plus quitté jusqu’au...

Reine Côté

rcote@groupejcl.ca

En débarquant au Québec en 1972, le Belge Guy-Louis Poncelet a eu un tel coup de foudre qu’il a oublié de repartir. Puis, il est tombé dans un immense champ d’asperges qu’il n’a plus quitté jusqu’au jour où il a dû se résigner, la retraite bien sonnée, à vendre La Macédoine, sa ferme de Papineauville.

«J’ai cultivé assez d’asperges dans ma vie que si je les mettais bout à bout, ça ferait un aller-retour pour la Belgique», s’exclame l’agriculteur-artiste qui en est venu à la conclusion, l’an dernier, qu’il était temps de vendre sa ferme «éco-poétique», comme il l’appelle. C’est ainsi qu’il s’est alors adressé à L’ARTERRE afin d’être accompagné dans sa démarche. «Je pensais vendre tout doucement», affirme l’original agriculteur à la maison maquillée de rose et de mauve.

Pour lui acheter sa terre, l’éventuel acheteur devait envisager d’y vivre selon sa propre charte des valeurs: opérer suivant un mode familial et écologique et poursuivre la culture biologique d’asperges et être tourné vers les gens. Rien de moins.

Lorsque l’agente de maillage Andréanne Sabourin lui a proposé un groupe de quatre jeunes intéressés à poursuivre son travail en habitant tous ensemble dans sa maison, qui leur a spontanément plu, Guy-Louis Poncelet a su qu’il venait de trouver le match parfait pour son transfert d’entreprise. Surtout qu’il avait trouvé leur lettre d’intérêt très respectueuse de son œuvre.

Les Néo-Écossais Natalie Childs, Caleb Langille, Hannah Hunter et Heather Syposz, eux, avaient dans l’idée de fonder la coopérative Agricola en la bonifiant de légumes biologiques et de fleurs coupées. M. Poncelet, qui agira comme mentor auprès des jeunes pour assurer la transition, se dit très satisfait du soutien de son agente de maillage tout au long du processus de jumelage. «C’était comme un ange gardien au-dessus de nous», affirme-t-il.

L’ARTERRE dans les Basses-Laurentides

Pour Andréanne Sabourin, ce jumelage réussi illustre parfaitement l’efficacité de l’organisme L’ARTERRE, qui propose des services d’accompagnement entre deux parties cherchant à négocier ensemble dans des conditions optimales.

Mme Sabourin a travaillé plus d’un an au dossier de La Macédoine, dont l’acte final vient de se conclure. «C’est très long comme processus, l’accompagnement implique une partie émotive et il faut prendre soin de ça aussi. Il faut s’assurer que le transfert se fasse en douceur et qu’il soit favorable aux deux parties.»

À L’ARTERRE, on utilise le terme «maillage» pour mieux définir l’offre de services et de soutien qu’il est possible d’obtenir. Les «missionnés» aux agriculteurs ne sont pas de simples fonctionnaires, mais bien des agents de maillage chargés de faciliter les démarches administratives en établissant des jumelages.

Depuis 2017, les producteurs agricoles des MRC d’Antoine-Labelle, d’Argenteuil et des Laurentides ont accès à L’ARTERRE, un service d’accompagnement administratif dans les étapes cruciales de leur vie professionnelle: vente ou achat de l’entreprise, préparation de la relève extérieure, modernisation de l’outillage. En 2019, d’autres MRC se sont jointes, celles de Mirabel, de Thérèse-De Blainville et de Deux-Montagnes.

Commentaires