«Nous sommes très contents, car les gens ont répondu à l’appel», commente spontanément Frédérique Proulx, conseillère en ressources humaines pour le Centre d’emploi agricole Outaouais-Laurentides, qui fait partie de l’Union des producteurs agricoles.
En date du 4 mai dernier, pas moins de 748 personnes s’étaient en effet inscrites sur la plateforme de recrutement, rien que pour les secteurs de Montréal, Laval, Laurentides et de l’Outaouais. Plus précisément, 184 travailleurs intéressés pour l’Outaouais et 564 potentiels journaliers pour Montréal-Laval-Laurentides.
Évidemment, ce sont des chiffres qui bougent rapidement puisque les chercheurs d’emploi peuvent décrocher un autre emploi avant même qu’on fasse appel à eux pour le travail aux champs. Et le déploiement de ces emplois, temporaires pour la plupart, doit tenir compte de plusieurs facteurs, notamment la distance limite préalablement indiquée par le travailleur.
Des bras à temps plein
Le profil des candidats varie beaucoup, selon Mme Proulx. Des gens de tout âge, même de jeunes retraités. «Il faut que le ‘’match’’ soit bon et réponde aux critères et disponibilités des personnes inscrites ainsi qu’à leurs capacités. Le travail en milieu agricole est assez physique. Il faut de l’endurance sur toute la ligne. Tout le monde est capable de récolter des tomates, ce n’est pas lourd. Mais une fois la caisse pleine, il faut aller la porter.»
Si les jeunes étudiants semblaient au départ une clientèle de choix, le travail aux champs étant saisonnier, force est d’admettre que l’aide financière de 1 250 $ qui leur a récemment été promise par le premier ministre Justin Trudeau vient de saper l’élan de solidarité de bon nombre d’entre eux, même avec la prime de 100 $ annoncée par le premier minstre François Legault.
«Oui, c’est plus difficile avec cette contrainte. Et on sait qu’en agriculture, trouver un travail à temps partiel est plus rare. Sur les appels que nous avons fait, c’est incroyable ce que l’on se le faisait dire qu’ils cherchaient un travail à temps partiel», confirme Mme Proulx.
Sur le territoire des Laurentides et de l’Outaouais, ce sont surtout des travailleurs pour effectuer les semences et les récoltes de légumes qui sont recherchés, les fermes maraîchères étant nombreuses et exigeant moins de connaissances spécialisées que ne le requiert la machinerie dans les fermes de grandes cultures de grain, par exemple. Surtout, qu’il s’agit d’une main-d’œuvre qui ne reviendra peut-être pas l’année suivante.
Mais au Centre d’emploi agricole, on croit que le nombre de personnes intéressées à répondre à l’appel lancé par le premier ministre Legault est probablement supérieur aux chiffres enregistrés en ligne, certains manifestant leur intérêt de travailler aux champs directement auprès des producteurs agricoles.
La conseillère en ressources humaines se dit agréablement surprise de voir cette soudaine solidarité. Évidemment, la saison début à peine. Peu de travailleurs ont été affectés à une ferme. «Mais on est en mode proactif, on contacte les employeurs actuellement pour vérifier leurs besoins», souligne Frédérique Proulx, qui perçoit le milieu agricole comme la météo, mouvant et évolutif.
Reine Côté
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