Jeune homme et jeune femme avec une petite vache

Chloée Chénier, étudiante en gestion et technologies d’entreprise agricole à l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.

Les défis de la relève

Le journal L’Éveil agricole est allé à la rencontre de jeunes laurentiennes qui débutent leur carrière dans le monde agraire afin de recueillir leur point de vue sur les défis auxquels elles font face et ceux qui les attendent.

Future fermière recherche ferme pour ses chèvres

Chloée Chénier est une jeune étudiante de 22 ans. Elle a commencé son DEC en gestion et technologies d’entreprise agricole à l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec (ITAQ) à Saint-Hyacinthe. Originaire de Lachute, elle a déménagé sur la rive sud du fleuve pour vivre sa passion. Son rêve est d’avoir un cheptel de chèvre.

« Je fais partie de la relève non traditionnelle. Dans ma cohorte à l’ITAQ, nous ne sommes qu’une dizaine dont les parents ne sont pas agriculteurs. » me dit-elle au téléphone. « J’aimerais bien m’établir dans ma région natale, mais les terres dans les Laurentides sont extrêmement chères, plus qu’ailleurs. Par contre, j’ai la chance d’avoir un copain qui travaille sur la terre de sa famille, autrement, il me faudrait effectivement contracter un prêt énorme pour acheter une terre. »

Chloée souhaiterait aussi produire son propre fromage et des savons au lait de chèvre, mais la compétition est féroce dans ce domaine. Finalement, je lui demande si elle ne craint pas de travailler trop ou de ne pas gagner sa vie de manière décente. « Moi et mon copain, on a regardé ça et sur la ferme, il gagne environ 4,50$ de l’heure. En plus, si un jour j’achète une terre, je sais que j’en aurai pour 10 ans avant de rentrer dans mon argent. Mais au final, c’est un choix de vie que je fais. »

Faire pousser des fleurs à Mirabel

Laurie Guay
Laurie Guay, fleuriste et fondatrice d’Une fleur à la fois.

Laurie Guay vient d’une famille d’agriculteur de Mirabel. Son père est producteur de blé et de soya et elle a toujours vécut sur une ferme. Avant de faire son choix de devenir fleuriste, elle pensait travailler comme enseignante. Tout récemment, elle a complété des études au Centre de formation agricole de Mirabel. Contrairement à Chloée, Laurie à la chance d’avoir accès à une terre, dont elle héritera peut-être un jour. En attendant de faire pousser ses fleurs au champ, un projet unique à Mirabel, elle se rend chez des grossistes à Montréal pour acheter des fleurs et confectionner des bouquets et autres créations qu’elle vend depuis sa boutique en ligne.

« Ce que je souhaite pour l’avenir, c’est pouvoir travailler à l’année. L’été, cultiver les fleurs au champ et l’hiver, continuer ma production dans mes serres. Aussi, j’aimerais continuer à offrir des ateliers de créations de bouquets comme je le fait présentement. »

Laurie, tout comme Chloée, s’inquiète pour les changements climatiques qui risquent de compromettre leur production. Laurie fait aussi mention des difficultés à être parfois prise au sérieux par les différents acteurs du milieu, étant donnée son jeune âge. Elle parle aussi d’une chasse gardée au niveau de son milieu, qui bien souvent, l’oblige à apprendre par elle-même.

Finalement, l’une comme l’autre sont positives malgré les défis de taille qui les attendent puisqu’elles ont choisi leur place et le métier qui les rendra heureuse.

 

Par Simon Martel

Commentaires