Homme chandail blanc devant des plants de tournesol

Photo Stéphanie Prévost - Une trentaine de variétés de légumes sont cultivés sur les terres que loue Léandre Raymond-Desjardins.

Les jardins de la fourchette: une jeune entreprise maraîchère qui a du succès

Les jardins de la fourchette est une entreprise maraîchère qui en est à sa deuxième année d’activité.

Située à Saint-Janvier, elle produit une variété de légumes selon une méthode peu conventionnelle : le maraîchage bio-intensif.

Léandre Raymond-Desjardins est propriétaire de l’entreprise depuis deux ans. Cuisinier de formation, il a longtemps travaillé dans les cuisines de restaurants avant de changer de métier. Dans l’un d’eux, les produits locaux étaient mis à l’honneur. « Avoir une alimentation locale, c’est un gage de qualité et de fraîcheur », mentionne-t-il.

Son expérience au restaurant La Récolte, espace local l’a encouragé sur la voie qu’il suit actuellement. « Ça m’a donné le goût de prendre part à la chaîne alimentaire, mais en amont. De venir aider la restauration en offrant des produits de qualité », confie-t-il.

Suite à un Attestation d’études collégiales (AEC) en gestion agricole et quelques années d’expérience sur différente ferme au modèle accessible à la relève, il a fait le saut. Le maraîchage bio-intensif est un modèle qui permet de travailler sur une plus petite surface et de manière non mécanique. Une économie notable pour une entreprise qui démarre. « Je n’aurais pas pu ouvrir une ferme conventionnelle. Ce que ça demande ne terme d’investissement, c’est inaccessible pour un jeune agriculteur », affirme Léandre.

Cette méthode organise ses cultures de manière plus condensée. Le but étant d’utiliser au maximum l’espace disponible et d’optimiser afin de produire autant que les champs conventionnels. Ce faisant, les plants rapprochés créent une canopée qui empêche les mauvaises herbes de germer.

La certification biologique n’est pas encore émise pour les produits, mais les démarches sont en cours, comme toutes les normes sont appliquées. Le modèle utilisé pour la production permet d’éviter l’utilisation de pesticide.

Le roulement de production se fait plusieurs fois dans une saison afin de permettre plus d’une plantation sur le même espace. « C’est comme une table dans un restaurant. Chaque parcelle, c’est un peu comme une table. Pour la rentabiliser, tu veux la remplir au moins deux fois », explique l’ancien cuisinier. La rotation entre cultures exigeantes et moins exigeantes est ainsi utilisée pour permettre la terre de ne pas être trop en demande.

Des défis à surmonter

Tout comme beaucoup d’entreprises, le gros défi de Léandre et la main-d’œuvre. Actuellement, il est le seul employé à travailler à la ferme. « Mais c’est une erreur », mentionne-t-il le sourire aux lèvres. Cet été, des étudiants avaient été engagés pour aider, mais avec le retour à l’école, ces travailleurs sont partis. La charge de travail qu’il reste donc actuellement à Léandre lui demande des 70 à 80 h par semaine.

« En général, le milieu agricole est un milieu bienveillant qui veut s’aider », confirme le Mirabellois. Ses premiers bénévoles et clients étaient ainsi des agriculteurs à la retraite habitant non loin de son champ. « Quand j’ai besoin d’un service, ils sont toujours là. Parfois j’ai besoin d’un tracteur, alors ça me soulage beaucoup quelqu’un qui vient avec le sien pour déplacer du matériel. »

La main-d’œuvre encore un défi

Sa conjointe est également impliquée au niveau administratif. Elle fait la partie de travail qui ne demande pas d’être sur le terrain : répondre aux courriels, faire le suivi avec les clients, gestion des réseaux sociaux, etc.

« Le but l’année prochaine, c’est d’engager un sous-chef. Quelqu’un qui comprend la vision de la ferme et qui est capable de me remplacer quand je ne suis pas là. Et quelqu’un qui va être là avec moi toute la saison », soutient-il.

Vu les défis à venir liés à la main-d’œuvre, les plans ne sont pas, même à long terme, d’agrandir la ferme. Il s’agira plutôt d’optimiser ce qui est fait afin de minimiser les. « Je produis plus de légumes que ce que ma mise en marché peut prendre. Alors avant d’agrandir, je vais m’assurer de vendre tout ce que je produis », ajoute-t-il. L’idée d’une serre pour allonger la saison n’est pas exclue, mais n’est malgré tout pas prévue pour l’instant.

 

Stéphanie Prévost
sprevost@groupejcl.ca

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