Après l’annulation des activités de cabanes à sucre en 2020, tout porte à croire que tout sera à nouveau fermé pour 2021.

2020 : année horrible pour les cabanes à sucre

Le milieu acéricole du Québec se souviendra longtemps de 2020, l’année catastrophique provoquée par la COVID-19 et les mesures sanitaires restrictives y étant associées.

Sans surprise, pas moins du quart des cabanes à sucre ont dû mettre la clé dans la porte ou se résigner à vendre leurs installations.

Comble de malheur, la saison des sucres 2021 risque de ressembler en tout point à la précédente, sans possibilité d’ouvrir les salles de réception et de servir sur place une clientèle friande des tables printanières de brunch du weekend.

Il faut savoir que sur les 7400 producteurs de sirop d’érable du Québec, seuls 200 d’entre eux détiennent un savoir-faire entourant l’exploitation d’une cabane à sucre.

La voix des acériculteurs

Stéphanie Laurin, qui dirige une érablière familiale à Sainte-Anne-des-Plaines, a pris en charge ce dossier sensible l’été dernier afin d’offrir une voix à ces exploitants déstabilisés par l’arrêt de l’économie survenu en pleine période des sucres.

Dans une enquête sur le terrain sous forme de sondage, celle-ci a réalisé que ces 200 propriétaires de cabanes à sucre ont tous souffert de la perte de l’agrotourisme de 2020. Selon son constat, au moins 95 % d’entre eux ont vu leur chiffre d’affaire plonger en chute libre au printemps dernier. C’est que pour la plupart, la salle à manger représente 90 % de leurs revenus. Sans parler des frais fixes, souvent très élevés selon l’espace développé et le nombre de tables. Pour certains, les frais fixes sont en haut de 50 000 $ par mois.

S’adapter, vendre ou faire faillite

«Actuellement, beaucoup de cabanes à sucre souffrent. Et on sait que la saison des sucres 2021 est annulée encore cette année», souligne Mme Laurin, qui se désole ainsi de voir tous ces acériculteurs payer le prix fort d’une catastrophe non annoncée.

En fondant l’Association des salles de réception et érablières du Québec a pris la présidence de l’Association peu après son enquête pan québécoise, Stéphanie Laurin s’est soudainement retrouvée au cœur d’une crise interne déconcertante. Des appels d’acériculteurs désespérés qui lui demandaient des conseils, elle en a entendu en grand nombre.

Alors que certains envisagent des modifications à leurs installations en vue de les transformer en usine de production de produits, d’autres ne voient pas d’autres solutions que de vendre, s’ils n’ont pas déjà fait faillite. Or, la majorité des acheteurs qui se pointent sont des producteurs de sirop d’érable qui ne sont pas intéressés à offrir les repas traditionnels. «Et c’est un savoir-faire qui se perd», déplore Mme Laurin.

 

Reine Côté

rcote@groupejcl.ca

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