COVID-19: un soutien accru réclamé pour le milieu agricole

Les PME du secteur agricole demandent au gouvernement fédéral de leur fournir rapidement une aide supplémentaire afin de pouvoir faire face aux nombreux défis causés par la COVID-19.

Selon un nouveau sondage mené par la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), seulement 29 % des agriculteurs pensent que le plan d’aide annoncé récemment par Ottawa sera suffisant.

«Les agriculteurs nous racontent des histoires qui brisent le cœur: certains doivent détruire une partie de leurs récoltes tandis que d’autres envisagent même d’abattre leur bétail à cause de la capacité réduite des usines de transformation et de la baisse importante de la demande due à la crise sanitaire actuelle, déclare François Vincent, vice-président à la FCEI. Le gouvernement doit intervenir rapidement et apporter une aide supplémentaire à l’ensemble de l’industrie afin de protéger l’approvisionnement et assurer l’autonomie alimentaire du pays.»

Début mai, le gouvernement fédéral a annoncé un financement d’urgence de 252 millions $ pour épauler les agriculteurs et les usines de transformation, sans compter l’aide accrue qu’il accorde via Financement agricole Canada et son implication dans le dossier des travailleurs étrangers temporaires.

«Le financement d’urgence de 252 millions $ est un bon début, mais les résultats de notre sondage montrent qu’il faudra faire plus pour minimiser les effets dévastateurs que la crise de la COVID-19 a sur le secteur agricole, affirme Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI. Le premier ministre Trudeau a dit que ces mesures sont “(…) un premier investissement et [que] si on doit en faire plus, on va en faire plus.” À cela, nous lui répondons qu’il faut en faire plus, maintenant.»

Les résultats du sondage FCEI en bref

-42 % des éleveurs de bovins estiment que les programmes d’urgence leur seront utiles, tandis que 50 % pensent le contraire;

-25 % des producteurs de fruits, de légumes et des horticulteurs ainsi que 28 % des transformateurs alimentaires estiment que ces programmes leur seront utiles;

-48 % des agriculteurs s’inquiètent de l’endettement de leur entreprise (impact financier à long terme des dettes et économies qui fondent);

-40 % des exploitants agricoles craignent que la «nouvelle normalité» ne soit pas un modèle viable pour leur entreprise.

Revendications

Pour soutenir le secteur agricole, la FCEI exhorte le gouvernement fédéral à prendre immédiatement les mesures suivantes:

-Fournir un financement d’urgence supplémentaire aux agriculteurs pour les aider à compenser leurs pertes de revenus dues à la pandémie de COVID-19.

-Améliorer les programmes de gestion du risque d’entreprise actuels afin qu’ils soient plus opportuns, mieux adaptés, plus efficaces et plus transparents.

-Réduire les formalités administratives et les obstacles au commerce des produits agroalimentaires sur le territoire canadien.

-Bien que ce soit trop tard pour certaines entreprises agricoles, continuer de négocier et de travailler en étroite collaboration avec les pays d’où viennent principalement les travailleurs étrangers temporaires.

-Exempter de la taxe sur le carbone fédérale le propane, le gaz naturel et les carburants pour les avions utilisés dans le cadre d’activités agricoles.

-Assurer l’accès aux marchés pour l’ensemble des produits agricoles canadiens.

La FCEI comprend que l’élaboration et la mise en œuvre rapide de programmes d’aide représentent des défis de taille et elle salue la volonté du gouvernement de modifier ainsi que d’améliorer les programmes d’aide existants, comme il l’a fait avec la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) et le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC).

«Des pans entiers de l’activité économique ont été gelés à cause de la pandémie, mais ce n’est pas le cas des éleveurs parce qu’ils doivent continuer de nourrir leurs animaux et d’en prendre soin. Les périodes des semailles, des récoltes et de la mise en marché de leurs produits sont très courtes. C’est pourquoi le gouvernement doit agir rapidement pour offrir aux agriculteurs le soutien dont ils ont besoin», fait valoir François Vincent.

À propos de la FCEI

La FCEI compte 110 000 membres dans tous les secteurs d’activité et toutes les régions. Elle vise à augmenter les chances de succès des PME en défendant leurs intérêts auprès des gouvernements, en leur fournissant des ressources personnalisées et en leur offrant des économies exclusives.

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