abattoir hautes-laurentides

Sans l’abattoir des Hautes-Laurentides, les éleveurs du secteur doivent faire de longues distances pour y faire abattent leurs animaux.

L’abattoir des Hautes-Laurentides pourrait rouvrir bientôt

Le vent tourne dans la bonne direction pour L’abattoir des Hautes-Laurentides, qui avait cessé ses opérations en 2018 faute de pouvoir financer la mise aux normes de ses installations à Ferme-Neuve.

L’endroit pourrait entamer sous peu son processus de réouverture grâce au soutien du milieu et d’une campagne de socio-financement de 45 jours signée La Ruche en vue de combler la somme nécessaire aux travaux.

C’est une bonne nouvelle pour les éleveurs de bœufs, de porcs, de moutons, d’agneaux et de chèvres. Les grands animaux. La fermeture de l’endroit forçait ces éleveurs à parcourir depuis de longs kilomètres pour faire abattre leurs bêtes. C’est beaucoup d’heures sur la route pour le conducteur et du stress pour les animaux. Une situation qui amène même certains éleveurs à faire l’abattage au bout de leur tracteur.

«Ce serait beaucoup plus simple de faire affaire avec un abattoir pas loin de chez nous», déplore Annie Legault, la présidente de la Coopérative de solidarité des éleveurs des Hautes-Laurentides qui chapeaute l’abattoir situé à Ferme-Neuve.

Multiples démarches

Avec sa nouvelle équipe, Annie Legault a multiplié les démarches afin d’amasser l’argent nécessaire pour rendre l’endroit conforme. En 2018, l’abattoir ne détenait pas de permis pour exploiter un système des eaux usées, d’où l’interruption des activités. Et la mise aux normes coûte cher. La facture est évaluée à 1,7 million de dollars.

En mai dernier, la Coopérative de solidarité des éleveurs des Hautes-Laurentides s’est retrouvée finaliste au Défi Propulsion Desjardins dont l’objectif était de propulser une campagne de financement. En présentant leur projet le 14 septembre dernier devant de nombreux congressistes et mentors, Annie Legault et son équipe ont reçu une bourse de 5 000 $ en plus d’un service d’expertise entrepreneuriale.

Un soutien considérable pour l’équipe d’Annie Legault. Déjà, les membres de la coopérative ont fait un plan d’affaires, des plans et devis pour les rénovations et ont recruté des membres en plus d’avoir sollicité de potentiels clients afin de s’assurer d’être rentable, une fois l’abattoir opérationnel.

Cependant, il en faudra encore plus. Le soutien financier du MAPAQ leur sera indispensable, car la somme en jeu est considérable.

L’importance du soutien du milieu

Mais les membres de la coopérative croient en leur mission, «qui est de desservir des biens et des services à ses membres dans le domaine de l’agroalimentaire tout en regroupant des personnes et société ayant intérêt culturel, économique ou social envers l’atteinte de cette mission», insiste la présidente Legault. À l’heure actuelle, la coopérative regroupe une trentaine de membres utilisateurs et une vingtaine de membres de soutien.

«On travaille fort pour aller chercher le soutien du milieu», indique Annie Legault. Or, leurs efforts paient. La plateforme La Ruche a déjà reçu de grosses contributions, autant de citoyens que de la part d’entreprises. «On a essayé de rendre cela attrayant en proposant de publier leur logo sur le site de La Ruche», spécifie-t-elle.

La Coopérative de solidarité des éleveurs des Hautes-Laurentides a obtenu un prêt du Réseau d’investissement social du Québec de 100 000 $, lequel servira à la phase de prédémarrage et qui a permis l’embauche d’un chargé de projet. Celui-ci peut ainsi se consacrer entièrement aux démarches jusqu’alors effectuées bénévolement par des agriculteurs.

«Le milieu est très favorable au projet. On a eu l’appui de 16 municipalités des Laurentides et de la MRC Antoine-labelle, du CLD Antoine-Labelle, de Desjardins, du CDR Outaouais-Laurentides et de l’UPA Outaouais-Laurentides. Même la municipalité de Ferme-Neuve s’est engagée à investir 100 000 $ dans le projet», souligne fièrement la nouvelle présidente, qui a hâte de passer du projet à la réalité. «C’est sûr qu’on aimerait rouvrir rapidement mais on préfère prendre le temps pour bien faire les choses.»

«En date du 21 septembre, l’équipe est à 39 % de l’objectif avec 9 975 $. On est très contents. C’est encourageant. Avec La Ruche, notre objectif est de 25 000 $ en 45 jours», indique la présidente de la Coopérative de solidarité des éleveurs des Hautes-Laurentides, pleine d’espoir.

 

Reine Côté

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