Récupérer les déchets pour favoriser l’économie circulaire

Pas moins de 51 600 tonnes de déchets agricoles inorganiques et plastiques de tout genre ont été récupérés en dix ans sur le territoire canadien par AgriRÉCUP, un organisme sans but lucratif à vocation environnementale.

À la fin de 2018, l’organisme avait récupéré 45 722 tonnes de bidons et contenants de plastique agricole vides, 1 400 tonnes de sacs-silos à grains, de pellicule et ficelles en plastique, 1 300 tonnes de sacs de semences, de pesticides et de fertilisants et 3 242 tonnes de médicaments pour animaux périmés. Des matières indésirables éliminées selon un protocole propre et sécuritaire. En bout de ligne, celles-ci deviennent de nouveaux produits comme du drain agricole, des tuyaux flexibles d’irrigation et des sacs de plastique.

Si les activités de récupération fonctionnent si bien, c’est qu’AgriRÉCUP fournit aux producteurs des moyens de gérer les déchets non organiques. Une attention qui lui permet de se distinguer des autres organismes de récupération.

Mais la récupération complète reste un défi de taille pour l’organisme, après dix ans d’activités. Surtout avec 40 000 tonnes de plastique généré annuellement par le milieu agricole.

Favoriser l’économie circulaire

AgriRÉCUP entame ce printemps un projet de recherche à l’échelle nationale pour obtenir des renseignements essentiels. Les résultats aideront les producteurs de plastique agricole et les agriculteurs canadiens à accroître leur capacité à recycler ces déchets. Une première, selon la direction de l’organisme.

Financée par le ministère de l’Environnement et des Changements climatiques du Canada, la première phase de l’étude quantifiera les types et les volumes de déchets en plastique à la ferme. Il s’agira en deuxième étape de déterminer les installations capables de gérer ou de recycler ces flux de déchets, permettant ainsi de gérer ces plastiques selon les principes de l’économie circulaire.

«Cela nous permettra de trouver des solutions pour aider à gérer ces plastiques, à augmenter les taux de recyclage et à améliorer notre capacité à intégrer des niveaux plus élevés de contenu recyclé dans les produits», explique Barry Friesen, le directeur général d’AgriRÉCUP.

«Nous désirons que l’agriculture fasse partie intégrante de l’économie circulaire par l’élimination complète de ses déchets. C’est une de nos façons de contribuer à un meilleur environnement», poursuit-il.

Pour l’instant, AgriRÉCUP récupère 65 % de ces déchets par année. Or, l’organisme assure sa volonté de les recycler à 100%.

«Nous savons que les agriculteurs veulent des exploitations agricoles durables. C’est pour cela que nous travaillons autant que possible avec nos partenaires-détaillants de produits agricoles et avec les municipalités pour faciliter la collecte. Maintenant, nous avons besoin que plus de producteurs rapportent les contenants», insiste M. Friesen.

Cette organisation sans but lucratif financée par l’industrie qui soutient une agriculture à la fois responsable et durable sur toutes les fermes vise l’objectif ultime de zéro déchet. D’ici les dix prochaines années, la direction d’AgriRÉCUP souhaite même atteindre le niveau de pays comme l’Allemagne, la France et le Brésil, qui ont inscrit des progrès considérables vers l’absence de déchets en agriculture.

Par Reine Côté

rcote@groupejcl.ca

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