(Par Reine Côté) Homme d’affaires un jour, homme d’affaires toujours! Après une carrière d’administrateur bien remplie, Alain Parent souhaitait ralentir la cadence en se tournant vers le monde agricole. Or, depuis qu’il est propriétaire d’un verger à Saint-Joseph-du-Lac, le pomiculteur ne cesse d’élargir les activités de son nouveau royaume. Oust! la cueillette récréative, il y a mieux à faire!
«C’est un rêve que je voulais réaliser. Je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais, mais je voulais un grand terrain. Le reste est venu une étape à la fois», affirme le nouvel agriculteur, qui partage sa nouvelle passion avec son frère Roch, sa femme, ses deux filles et ses deux gendres.
L’an dernier, le verger d’Alain Parent s’est classé au 3e rang dans la catégorie Argent de l’Ordre national du mérite agricole, pour l’originalité du modèle d’affaires qu’il a développé depuis avoir acquis le petit verger en 2006.
En acquérant l’endroit, le nouveau propriétaire a tout refait. «De A à Z», souligne M. Parent, en précisant y avoir investi 2 millions de dollars en plus de 1,4 M$ pour l’entrepôt et 700 000 $ en équipements.
C’est qu’on y cultive les pommes différemment. En acquérant l’endroit, M. Parent a entièrement abattu l’ancien verger pour y planter des pommiers nains ayant à peine une hauteur de six pieds et un diamètre de trois pieds. L’avantage: moins de soins exigés et une cueillette facilitée autour des 17 000 pommiers.
Des pommes personnalisées
Ayant à cœur de devenir un chef de file en pomiculture au Québec, M. Parent s’est assuré d’ouvrir un marché non exploité par les autres pomiculteurs, à commencer par les nombreux producteurs de la région des Basses-Laurentides.
Avant de planifier l’avenir du verger, M. Parent a longuement observé les méthodes de culture à l’étranger, notamment celles de la France et de l’Allemagne. Il s’est également plongé dans les recherches sur la pomiculture de l’Université du Michigan.
Et c’est ainsi qu’il a décidé de se tourner vers la pomme marquée, soit le «modèle Tall Spindle». Ce modèle d’exploitation new-yorkais propose une architecture de culture à haute densité.
«Offrir un produit de qualité en quantités suffisantes dans des conditions climatiques changeantes nécessite des agencements de vergers à la fine pointe de la technologie. Partout dans le monde, le prix des terres agricoles, le coût d’opération et le réchauffement de la planète obligent les pomiculteurs à choisir les variétés, techniques et procédés adaptés à ces réalités ainsi qu’au climat de chaque région», explique le propriétaire du verger sur son site Internet.
Travail à la chaîne
Entourée d’une douzaine d’employés saisonniers, l’équipe du Verger des Grands-Parents récolte, nettoie puis imprime sur les pommes à l’aide d’un appareil au laser le logo distinctif du futur destinataire qui recevra sa commande de pommes régulière. Il est actuellement le seul en Amérique à effectuer le marquage. À l’heure actuelle, le verger fournit en pommes marquées pas moins d’une dizaine d’hôtels du Québec, dont le Hilton.
Dans le bâtiment à proximité du verger, cinq entrepôts à température contrôlée permettent aux pommes précédemment cueillies de rester fraîches jusqu’à un an, ce qui se révèle nécessaire pour maximiser le développement du marché commercial.
Car ce ne sont pas les idées qui manquent chez le pomiculteur retraité de 70 ans. En vue de promouvoir la saine alimentation, il a développé un concept de «miniverger» qui propose de placer une distributrice de pommes en entreprises en partenariat avec le Groupe entreprises en santé.
À l’heure actuelle, le Verger des Grands-Parents récolte autour de 600 000 livres de pommes annuellement. Et il n’est pas question de s’arrêter en si bon chemin. D’ici 5 à 6 ans, Alain Parent et son équipe souhaitent dépasser le million de pommes.
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