Pour plusieurs jeunes, la culture maraichère constitue une belle découverte.

Pour plusieurs jeunes, la culture maraichère constitue une belle découverte.

Un camp d’été pour initier les jeunes aux travaux maraichers

Du 28 juin au 12 août, 19 adolescents ont participé au camp estival du Jardin Éducatif du Pontiac annuel axé sur la culture maraichère.

Ce programme s’intègre à l’ensemble des activités déployés depuis plus de 25 ans par l’organisme dont la mission est d’organiser des activités en vue de contrer le décrochage scolaire auprès d’une clientèle à risques.

Selon Martin Riopel, qui est le directeur général de l’organisme situé à Litchfield, dans la MRC de Pontiac, offrir des activités agricoles aux jeunes permet de les outiller en vue de leur donner envie de travailler peut-être un jour en agriculture.

Les jeunes accueillis au Jardin Éducatif du Pontiac sont préalablement choisis sur références des écoles de la région, par des intervenants sociaux, aussi. Chacun d’eux a eu un parcours de vie semé d’embuches et constitue donc un décrocheur potentiel. Remotiver ces jeunes de 12 à 17 est l’un des premiers objectifs du camp du Jardin Éducatif, dont le slogan Cultive ta réussite est fort éloquent.

Des jeunes motivés

Alors qu’une trentaine de jeunes se déploient habituellement sur la ferme maraichère pendant toute la période du camp d’été, on en compte une dizaine de moins cette année, pandémie oblige.

Parmi eux, Mégane Fortin, 14 ans, Jaël Saint-Louis, 13 ans, et Daniel Farrell, qui a 17 ans et sera présent pour un troisième été au Jardin Éducatif. En tant qu’employé cette fois. Si Daniel a pris goût aux travaux de la terre, Mégane et Jaël ne se font pas prier pour effectuer les travaux manuels et agricoles auxquels on les assigne.

Du lundi au jeudi, sous la supervision d’éducateurs, les participants ont profité de l’ambiance zen du camp qui leur offre un répit en plus de l’opportunité de socialiser. Sans parler qu’ils ont approfondit leurs connaissances de l’agriculture de façon bien concrète, notamment sur le jardinage écologique, sans insecticides, sans produits chimiques. Certains jours, ils apportaient leurs denrées à la banque alimentaire du coin. Leur paie : acquisition de compétences et de valeurs tels que le partage et la solidarité.

Après s’être plongé les mains dans la terre toute la matinée, les jeunes avaient droit à un programme de divertissement le reste de la journée : activités extérieures, visites de spécialistes tels qu’un apiculteur, un éleveur de reptiles et de bien d’autres invités, tous passionnants et éducatifs comme l’éducateur et son atelier préventif aux dépendances, par exemple.

Forcé d’annuler le camp de 2020 en raison de la pandémie, l’organisme a fait face à un regain de popularité en 2021 pour le camp maraîcher. Une dizaine de jeunes ont même dû inscrire leur nom sur une liste d’attente, tandis que bon nombre de parents ont privilégié le Jardin Éducatif pour occuper leur marmaille adolescente.

«Ça été exceptionnel, cette année. On a beaucoup plus de jeunes intéressés à venir. Est-ce à cause de la Covid et du confinement et qu’ils voulaient sortir de la maison?», se questionne le directeur général.

Utile au potager familial

Mégane et Jaël sont reparti du camp avec le sentiment d’avoir acquis connaissances et compétences qui serviront au potager de leurs parents respectifs.

«Moi, j’aime vraiment la nature et être dehors. Et j’aime beaucoup être en relation avec les autres. J’ai appris plein d’affaires et je pourrai aider ma mère à cultiver son jardin. Au camp on faisait le désherbage. On nettoyait. C’était pour vendre ensuite à la Bouffe Pontiac, la banque alimentaire», souligne l’adolescente.

Pour sa part, Jaël a déjà aidé son père au potager de la maison. Mais de son propre aveu, il a appris plein de choses, comme la présence nuisible de certains insectes. «Je savais pas qu’il y avait des insectes à patates et que ça peut manger toutes les feuilles des patates.»

Il a terminé le camp avec le sentiment d’avoir contribué à une bonne cause, d’avoir redonné à la communauté.  «J’aime ça parce qu’en cultiver les plantes, j’aide du monde. Et j’aime ma municipalité», dit-il.

Le camp d’été est gratuit pour tous ses participants, grâce aux partenaires comme Centraide Outaouais et les programmes d’employabilité du gouvernement fédéral. Jardin Éducatif est un organisme communautaire faisant partie d’Action communautaire du Québec.

 

Reine Côté

rcote@groupejcl.ca

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