Cette saison peut être qualifiée de très positive. Le texte suivant présente les faits saillants à partir des remarques des serristes et de mes observations en référence aux saisons précédentes.
La culture en serre et le contexte COVID-19
Le mois de février 2021 a été similaire à 2020 au niveau des précipitations et de la radiation solaire (ensoleillement). La moyenne de la température de l’air a été de 1,2 °C plus froide qu’en 2020. Au sujet de la luminosité, les périodes nuageuses furent entrecoupées de soleil, ce qui était adéquat pour les cultures en démarrage.
En mars, la moyenne des températures mensuelles a été plus froide (- 0,5 °C) par rapport à 2020. Le mois s’est caractérisé par des précipitations trois fois moins élevées et un ensoleillement 15 % plus fort qu’en 2020. Les périodes ensoleillées étaient donc fréquentes, ce qui diminuait les risques de maladies dans les serres.
Le mois d’avril a été très ensoleillé et plus chaud de 3,2 °C en moyenne qu’en 2020, ce qui est très élevé. Du 8 au 14, et la dernière semaine d’avril, une vague de chaleur aux environ de 18-20 °C durant le jour assura le démarrage de la saison. Ces conditions météorologiques plus chaudes ont entrainé des ventes hâtives pour les chaînes et les centres jardin. Déjà vers la mi-avril, les plants de tomates apparaissaient sur les points de vente au détail quand on sait que les risques de gel pour les potagers peuvent être présents jusqu’au 21-25 mai dans la région de Montréal.
En mai, la moyenne des températures fut 1,0 °C de plus et avec des précipitations presque sept fois inférieures à l’année 2020. La météo a été favorable pour la Fête des mères (9 mai), la fin de semaine suivante et la Fêtes des Patriotes (21-24 mai). Par conséquent, le beau temps généralisé de mai a propulsé des ventes records et a favorisé les activités de jardinage et d’embellissement chez le consommateur.
Au moment d’écrire ces lignes, les deux premières semaines de juin furent chaudes avec une période de températures caniculaires. Malgré cela, les volumes de ventes au détail sont réguliers mais avec un volume plus modeste qu’au mois de mai.
Au point de vue phytosanitaire, les cultures en serre ont été peu affectées par les insectes et les maladies. Les serristes ont dû gérer les augmentations de prix et le casse-tête de la disponibilité des intrants de production (chariots, pots, substrats, matériaux de serre, etc.).
Comme la première année COVID-19 en 2020, la crainte d’une pénurie de plantes ornementales, de légumes et de fournitures a motivé fortement les achats des consommateurs. Ces derniers, confinés à la maison, ont voulu faire une oasis pour la saison estivale. À partir de 2020, la passion des plantes s’est invitée chez de nouveaux jardiniers et s’est poursuivie cette année. Étant donné le nombre de personnes autorisés dans les commerces de détails par les autorités gouvernementales, les clients pouvaient attendre en queue. Par angoisse de ne pas combler leurs besoins en plantes ou en fournitures de jardinage, la sensibilité sur le prix semblait moins importante pour les consommateurs et ces derniers achetaient plus. Ce qui a eu comme conséquence que chez les producteurs en serre, les stocks étaient presque épuisés aux livraisons de la Fête des Patriotes. Par rapport aux années sans pandémie (2019 et moins), la saison 2021 se termine environ deux semaines plus tôt. Donc, une période de livraison de fleurs, de plants de légumes et de fines herbes très intense, épuisante et condensée.
À cause de la forte demande des consommateurs, les pertes en gros et sur les points de ventes au détail ont été moins élevées, comparativement aux années pré-COVID.
Les valeurs sûres
Les fleurs, autant que les plants de légumes, ont trouvé preneurs. Voici quelques produits appréciés par les consommateurs cette année :
- Les semences en sachet (légumes et fleurs);
- Les pots patio « prêt-à-décorer » de 30 à 45 cm;
- Les plants de légumes et de fines herbes;
- Les plantes d’accompagnement en format de 10-12 cm;
- Les paniers suspendus incluant les fraises;
- Les géraniums;
- Le bégonia Rieger et les autres espèces de bégonia;
- Les plantes succulentes;
- Les plantes tropicales d’intérieur ou d’extérieur (en petits formats, fougères, palmiers, etc.).
Et pour 2022?
Il est difficile de prévoir le comportement du consommateur et l’évolution de la COVID-19. Est-ce que les consommateurs alloueront leur budget à d’autres postes de dépenses (voyages, repas aux restaurants, spectacles, etc.) plutôt que de jardiner et d’embellir leur propriété? Néanmoins, je crois que les consommateurs ont pris goût à cette activité et seront au rendez-vous. Cependant, les producteurs doivent jouer de prudence en évitant les productions excédentaires sans contrat. Pour 2022, l’industrie doit poursuivre sa promotion (circulaires, évènements, réseaux sociaux, sites Web, médias locaux et nationaux, etc.) afin de demeurer dans le radar du consommateur.
Vous n’êtes pas à l’aise pour trouver une ressource technique? Vous êtes inconfortable dans un type de production? Faites-vous accompagner par un conseiller! Pour les entreprises possédant un NIM du MAPAQ, les services en gestion et en technique sont admissibles à une aide financière via le réseau Agriconseils.
Les aides financières offertes par les réseaux Agriconseils sont rendues possibles grâce au Programme services-conseils 2018-2023, en vertu du Partenariat canadien pour l’agriculture, selon une entente conclue entre les gouvernements du Canada et du Québec. Informez-vous auprès du directeur de votre réseau régional en composant sans frais le 1 866 680-1858 ou en visitant le www.agriconseils.qc.ca.
Bonne saison 2022!
Michel Senécal, agr.
Consultant – Cultures en serre
Pour les Laurentides
Mme Louisette Rougeau
Pour Montréal-Laval-Lanaudière
Mme Manon Lacharité
Pour l’Outaouais
M. Katéhé Traoré
Commentaires