Homme et femme qui présentent un panier de champignons sauvages

Photo Reine Côté - Le couple Leblanc-Pommier développe ensemble la champignonnière où pousse désormais une grande variété de champignons.

Violon et Champignon, pour la passion de la mycologie

Vincent Leblanc et Rachel Pommier, de Sainte-Lucie-des-Laurentides

En 2013, Vincent Leblanc achetait une terre d’un âcre et demi bordée d’une rivière et d’un espace forestier au fin fond du chemin du 3e rang, à Sainte-Lucie-des-Laurentides avec l’idée de développer la myciculture dans ce coin du Québec très rural. Voilà la noble mission que se donnait l’agronome en créant Violon et Champignon.

Champignons d’accord, mais que vient y faire le violon? C’est que l’espace boisé derrière la maison familiale recèle de têtes de violon, indique d’entrée de jeu le créateur d’un type d’entreprise plutôt rare au Québec et qui ne permet pas encore à beaucoup de mycologues de pouvoir vivre de leurs récoltes.

En collaboration avec sa conjointe Rachel Pommier, Vincent Leblanc a quand même décidé de s’investir dans sa nouvelle passion, qu’il partage avec les visiteurs du marché de Val-David, où il tient kiosque de mai à octobre, et quelques restaurateurs.

Grâce aux champignons

Le mycologue n’est point néophyte en la matière puisqu’il détient une maîtrise en biologie végétale qu’il a complété de projets agroforestiers au Pérou et au Burkina Faso ainsi que d’un certificat en sciences et qualité des aliments.

«C’est très développé dans le monde la mycologie. Ailleurs, on développe le champignon et la forêt ensemble, car on sait le potentiel énorme à plusieurs niveaux», explique Vincent Leblanc, qui se dit convaincu de la richesse inespérée que constitue le champignon pour nourrir la planète et servir à un usage médicinal, comme le suggère l’auteur Paul Stamets dans son bouquin paru en 2018, Le mycélium à la conquête du monde.

«Le champignon est l’un des premiers organismes sur la terre. Si on est là, c’est grâce aux champignons», souligne le mycologue qui a approfondi ses connaissances de la mycologie par une longue série de lectures. Des connaissances qu’il retransmet aujourd’hui en offrant des ateliers à des adeptes de mycologie. Certains s’y inscrivent pour savoir comment faire pousser les champignons, d’autres tout simplement pour apprendre à les cueillir.

Vincent Leblanc avec un champignon dans les mains
Photo Reine Côté – Le biologiste Vincent Leblanc s’est pris d’une véritable passion pour les champignons.

Champignonnière pas comme les autres

Sur son terrain et plus loin sur la terre boisée, M. Leblanc cultive plusieurs variétés de champignons, qu’il doit diversifier puisqu’une champignonnière ne dure que deux à trois ans.

Pas moins de 14 variétés de champignons poussent actuellement sur son terrain, dans ses serres aquaponiques ou dans l’espace boisé : le Shitake, la pleurote jaune, érigée, et le champignon amande du Brésil qui possède des vertus médicinales et rappelle le goût de l’amaretto. La champignonnière Violon et Champignon est l’une des seules, sinon la seule à cultiver ce champignon au Québec, assure Vincent Leblanc.

Le mycologue l’admet, la culture de champignons n’est pas une entreprise très rentable, surtout dans un contexte où il est difficile de rivaliser avec les prix du marché d’importation de masse.

Mais qu’importe, sa passion d’expérimenter est plus forte que tout. Patenteux dans l’âme, il essaie de mettre au point divers outils pour faciliter le travail qu’exige la champignonnière. C’est ainsi qu’il a modifié sa maison afin d’utiliser les eaux grises servant à irriguer le jardin et les serres. Il essaie de nouvelles façons d’utiliser l’énergie comme le chauffage au compost qui a permis de chauffer la serre en hiver.

Vincent Leblanc aimerait développer le mycotourisme. Un rêve pas si fou puisque sa page Facebook recueille 25 000 abonnés.

 

Reine Côté
rcote@groupejcl.ca

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