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« Ça va mal avec mon père! » : la complémentarité au service des agriculteurs

C’est l’histoire d’un travail d’équipe. Elle commence par un agriculteur fièrement relève de la ferme familiale. Il n’en peut plus de la tension constante qui règne quand il entre dans l’étable et que son père s’y trouve.

Semaine après semaine, les relations avec son père se dégradent. Ils se parlent mais ne se comprennent pas. Ils ne se sentent pas entendus.

Avec le temps, l’accumulation de sentiments négatifs devient insupportable au point où le repreneur trouve le numéro d’Écoute Agricole Laurentides (ÉAL) et décide d’appeler. Il parle à une travailleuse de rang et se sent accueilli, compris et non jugé. Il commence à y voir plus clair et un plan d’action se dessine dans sa tête. La travailleuse de rang lui conseille de poursuivre sa réflexion et d’être accompagné par une conseillère en transfert d’entreprise agricole, spécialiste des volets humain et organisationnel au sein des entreprises familiales.

Mon téléphone sonne. C’est le repreneur qui m’explique sa situation et l’aide qu’il a reçue d’ÉAL. Il me demande de l’accompagner pour ne pas commettre de faux pas. Débute alors une série d’entrevues individuelles avec tous les membres de la famille impliqués sur la ferme. Des rencontres d’équipe permettent de cerner qu’une des sources de la tension entre le père et le fils est le fait que chacun suit sa vision entrepreneuriale. Cela crée de la confusion, des malaises, des accusations et un conflit ouvert et douloureux! Des petits-enfants sont, malgré eux, pris au sein de ce conflit, ce qui est tout à fait inacceptable.

Au sein d’une entreprise, l’on doit suivre une seule vision à la fois. Si l’on ne respecte pas ce principe source, c’est très souvent le chaos, le désordre et le conflit qui s’installent. Ainsi, pour leur bien commun, le père et le fils ont convenu ensemble de la vision qui serait réalisée au cours de la prochaine année. Elle est devenue partagée et reconnue comme celle qui donnera un sens à ce qu’ils feront.

Par la suite, j’ai incité ce jeune producteur à profiter des aides financières offertes par les réseaux Agriconseils dont celle octroyée pour le précieux Soutien aux gestionnaires.

Je considère qu’il est important que les interventions des travailleurs de rang ne tombent pas entre deux chaises en étant poursuivies par un conseiller qui a de l’expérience dans les relations familiales en entreprise. Il s’agit de continuer le chemin de la transformation que souhaite faire l’agriculteur. Au lieu de quitter l’entreprise, ce jeune repreneur a décidé de mettre ses efforts à valider d’autres options. Celles-ci lui ont confirmé qu’il pourrait continuer à se réaliser dans l’entreprise avec la vision de la prochaine année clarifiée, acceptée et partagée.

Saviez-vous que les treize réseaux Agriconseils de la province rendent disponibles des services-conseils en gestion des ressources humaines? Les entreprises enregistrées au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec peuvent bénéficier d’aides financières substantielles afin d’avoir recours à un conseiller compétent dans ce domaine. Celles-ci se situent entre 50 % à 85 % des coûts admissibles jusqu’à un maximum pouvant atteindre 2 550 $ par an.

Vous désirez connaître votre coût de production et diversifier votre entreprise? Vous avez un intérêt pour l’agrotourisme et aimeriez savoir ce que ça implique? Vous souhaiteriez transformer votre production et vendre directement à l’épicerie ou encore, avoir votre site Web transactionnel et développer la vente en ligne? Vous songez à transférer votre ferme? Les aides financières des réseaux Agriconseils sont multiples et touchent des domaines aussi variés que l’agroenvironnement, la gestion technico-économique et financières que les techniques de production.

Obtenez l’aide d’un expert et des subventions : 1 866 680-1858 ou www.agriconseils.qc.ca.

Les aides financières offertes par les réseaux Agriconseils sont rendues possibles grâce au Programme services-conseils 2018-2023, en vertu du Partenariat canadien pour l’agriculture, selon une entente conclue entre les gouvernements du Canada et du Québec.

Martine assise
Par Martine Deschamps, conseillère senior en transfert d’entreprises agricoles et en développement organisationnel

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