Au terme de l’assemblée générale annuelle de la Fédération UPA Outaouais-Laurentides a été exceptionnellement enregistrée puis diffusée en mode virtuel en octobre, le président sortant de l’UPA, Stéphane Alary, a été reconduit à son poste.

COVID-19, une onde de choc pour le monde agricole

Au cœur de la tempête COVID-19, les défis 2020 ont été nombreux pour l’ensemble des agriculteurs.

Adaptation, réorganisation, solidarité, des mots qui résument bien 2020, année choc et bouleversante pour tous ceux qui exploitent une terre, peu importe le type d’élevage ou de culture, et à laquelle s’est ajoutée une pénurie de foin à la suite de la sécheresse de plusieurs semaines.

«Il a fallu prendre la COVID par les cornes, lançait d’entrée de jeu Nathalie Messias, la directrice générale de la Fédération UPA Outaouais-Laurentides, lors de l’AGA virtuelle. Là comme ailleurs, l’UPA a dû s’adapter rapidement aux défis. On a tout déployé, tout mis en œuvre pour poursuivre nos activités dans des conditions plus qu’agiles.»

Impacts de la COVID

En termes de défis, la gestion de la COVID s’est traduite par plusieurs mises à pied dans l’équipe de l’UPA durant une certaine période, tout en essayant de maintenir les services. «Ça été un défi déchirant», insiste Mme Messias.

«Le suivi des communications s’est révélé le plus grand défi, tant la situation changeait rapidement», spécifie pour sa part Marie-Claude Thibault, la directrice adjointe de l’UPA.

Sur le terrain, les producteurs de lait ont enregistré un surplus de 30 % de leur production avec la fermeture des restaurants. Cet excédent a finalement été redistribué aux banques alimentaires.

Mobilisation et conscientisation

Afin d’éviter le découragement de la relève dans ce contexte difficile, il y a eu la mise en place de l’opération-relève Comment ça va?, une forme de mobilisation consistant à prendre des nouvelles et à vérifier les besoins d’agriculteurs en relève et qui a pris de l’ampleur à l’échelle provinciale.

Rappelons aussi la campagne gouvernementale pour sensibiliser la population à l’achat de denrées locales, Mangeons local. Dans la région Outaouais-Laurentides, l’UPA a réalisé huit vidéos diffusant le témoignage de producteurs.

Réorganisation de la main-d’oeuvre

Pour Émilie Caron, directrice du Centre d’emploi agricole de l’UPA Outaouais-Laurentides, l’annonce de la fermeture des frontières entre le Canada et les pays voisins en mars dernier est tombée comme une véritable bombe sur le milieu agricole. «Ça été une onde de choc, car ça voulait dire adieu aux milliers de travailleurs qui viennent de l’étranger année après année soutenir nos producteurs agricoles», dit-elle.

Malgré le réajustement gouvernemental venant autoriser l’entrée de travailleurs attendus, le déploiement de ces travailleurs a été difficile puisque les agriculteurs les accueillant devaient obligatoirement mettre en place plusieurs mesures de protection et ont dû se résigner à en recevoir en moins grand nombre.

«Ce qui a eu comme conséquence, une saison atypique, avec prolongation de séjours et transfert de travailleurs en fermes», souligne Mme Caron. Surtout que l’appel du premier ministre Legault J’y vais sur le champ n’a pas convaincu autant de travailleurs québécois qu’anticipé.

«Ce fut une année difficile. On a eu à traiter un nombre important de dossiers et à changer nos façons de faire.»

Une année virtuelle

Les réseaux sociaux se sont révélés fort utiles pour publiciser ces initiatives visant un large public, tout comme les nouveaux outils de communication tel que ZOOM, désormais fort utilisés pour les cours en ligne. «On voit que c’est une tendance lourde qui va se dessiner. L’offre de formations en ligne a été révisée afin d’offrir plus de formations en ligne, ce qui correspond à certains besoins et demandes de nos producteurs», poursuit la directrice du Centre d’emploi agricole.

Du côté fiscal, l’arrêt économique survenu en mars arrivait au pire moment de l’année. «Le 13 mars, c’était en pleine saison des impôts. Nous étions en plein rush. Ça été un défi en termes de mesures sanitaires et technologiques», se rappelle Dominic Saint-Jean.

Ce dernier assure qu’il a fallu adapter les services, disposer d’une ressource pour les programmes d’aide, trouver des solutions en mode télétravail et présentiel, surtout pour déposer de façon sécuritaire les documents aux fins de déclarations fiscales.

Bref, 2020 aura été une année pleine de défis.

«Depuis mars, j’ai vu nos hommes et nos femmes rongés d’inquiétude, craignant les impacts de la pandémie sur leur entreprise et leur famille. J’ai vu aussi beaucoup d’amour : l’amour de la terre. On dit que l’amour peut soulever des montagnes. C’est cette force qui nous a permis d’être combatifs et de nous activer pour répondre à la demande grandissante du public pour les produits d’ici et qui continuera à nous faire avancer dans les mois et les années à venir», a conclu Stéphane Alary, qui a été reconduit à son poste de président de l’UPA Outaouais-Laurentides, à l’issu de l’AGA d’octobre dernier.

 

Par Reine Côté

rcote@groupejcl.ca

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