Lorsqu’ils ont démarré leur ferme maraichère en 2012, Caroline Bélanger et Simon Rochon se sont vite rendus compte que leur budget disponible pour embaucher de la main-d’œuvre était bien mince.
C’est alors qu’ils ont découvert le WWOOFing. Ce nom à l’étrange consonance signifie en fait WWOOFing World Wide Opportunities on Organic Farms. Le concept initial était d’offrir à de jeunes voyageurs le toit et le couvert en échange de journées de travail aux champs, sur des fermes vraisemblablement biologiques.
Plateforme et abonnement
L’idée a donné lieu à la création d’une plateforme sur laquelle peuvent s’inscrire voyageurs et agriculteurs désireux de vivre une expérience de partages multiculturels. D’un côté, des jeunes qui se déplacent sac au dos sans un budget faramineux pour se payer l’hôtel et de l’autre, des producteurs agricoles dont la terre a besoin de bras disponibles et qui n’espèrent pas de paie à l’autre bout. Une formule où chacun y trouve son compte.
Agriculteurs comme voyageurs doivent adhérer à un abonnement annuel pour profiter d’offres intéressantes. Une fois inscrits, les agriculteurs intéressés y annonceront leur ferme et ses besoins tandis que les voyageurs peuvent y dénicher une ferme ayant besoin de main-d’œuvre peu ou pas expérimentée contre un séjour logé et nourris.
«Au départ, nous manquions de main-d’œuvre et n’avions pas le budget pour embaucher. Cette formule nous a donc permis d’avoir des employés en leur offrant le logis en échange de leur travail. Et c’est une belle façon de connaître des gens venus d’ailleurs, tout en restant sur notre ferme», affirme Caroline Bélanger.
Réseautage international
Sur la plateforme WWOOFING, le réseau international recense quelque 6000 fermiers biologiques, prêts à vivre l’expérience de l’échange interculturel. Le Canada en fait partie, mais bon nombre de pays y sont représentés dans ce réseau de fermes qui existe depuis 1971.
Les wwoofers doivent être prêts à travailler de quatre à six heures par jour, sur une période d’une à deux semaines, sur la base d’une entente avec les fermes hôtes. Cette formule économique permet aux apprentis d’élargir leurs connaissances sur l’agriculture en plus de découvrir un village, une ville ou encore une région durant leurs heures de pause.
À la Ferme Belle Roche, les voyageurs dorment dans une roulotte mise à leur disposition, le temps de leur séjour, mais ils mangent avec leurs hôtes. Caroline et Simon, eux, n’impose pas de séjour minimal à leurs main-d’œuvre nomade. Chaque été, ils reçoivent quatre à cinq voyageurs et apprécient beaucoup leurs échanges.
«Il faut aimer expliquer et accueillir les gens. On les forme à mesure que le travail se fait. Ça s’apprend vite. Ils voient beaucoup de façons de faire : comment on plante, comment on récolte. La transformation aussi, les conserves et la cuisine. Ils peuvent aussi y participer. Ces gens venus d’ailleurs nous donnent parfois des idées de ce qui se fait ailleurs.»
Pour le couple Bélanger-Rochon, c’est aussi une façon agréable de fraterniser. «Ça permet de développer des amitiés. Certains sont revenus nous voir. D’autres nous envoient cartes postales, des nouvelles. Pour eux, cette formule apporte un côté humain au voyage et on leur fait visiter des attraits de notre coin», confie Mme Bélanger, qui a reçu jusqu’à présent des wwoofers français, allemands, britanniques, américains et aussi canadiens.
Par Reine Côté
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