Gema a délaissé une carrière florissante dans une institution bancaire pour vivre l’aventure de la terre.

Retour à la terre en Pure conscience

En 2018, Gema Villavicencio et Marc Hudon ont amorcé un véritable changement de vie.

La canado-nicaraguayenne a troqué la sécurité du milieu bancaire contre une vie paysanne remplie de défis dans laquelle s’investira davantage son mari militaire, une fois retraité dans quelques années. À Brystol, en Outaouais, ils ont trouvé une terre en 2017 qu’ils ont préparée à recevoir des yaks, des poules et des abeilles aux côtés de leurs champs de légumes et nommée depuis Pure Conscience.

C’est une terre en friche qu’ils ont achetée en 2017. Un bout de terre où ils rêvaient d’y faire du miel tiré de leurs ruches. Pour quitter un peu sa peau de militaire, Marc Hudon avait précédemment suivi une formation en apiculture. L’idée de s’y installer pour transformer l’endroit en terre agricole en vue d’y vivre avec leur fillette de trois ans a ainsi germé au sein du couple Villavicencio-Hudon.

Partir de zéro

Mais tout était à faire. «On a commencé à zéro. Il n’y avait pas de bâtiment, pas de maison, pas d’électricité, pas d’eau, pas de pâturage. Le terrain était boisé à 40%. On avait un champ originel où la nature avait repris ses droits», se souvient M. Hudon, qui avait jusqu’alors l’habitude de déménager avec sa famille à tous les trois ans, vocation oblige.

Une fois bien installés sur la terre, ils ont érigé deux ruches afin d’y extraire leur premier miel. Une expérience qui marquera un point tournant dans l’alimentation de la famille. «Lorsqu’on a goûté à ce miel divin, on s’est questionné sur ce qu’on mangeait. Donc, on a décidé de produire nos propres légumes, nos propres œufs et notre propre viande», affirme Gema Villavicencio.

Depuis, le couple a acquis 16 yaks (buffles), dont l’empreinte est plus écologique que la vache, 99 poules qui auront leur certification biologique en mai, et récolte ses légumes sur trois âcres de terre et dans leurs deux serres. Dans un proche avenir, les yaks seront traits pour leur lait et tondus pour leur laine.

En complément de ces activités qui remplissent déjà leur agenda, Gema confectionne des savons entièrement naturels, à partir de cire d’abeille et d’essence locales. Le couple commercialise leur viande de yaks, leurs œufs, leurs légumes et les savons entièrement naturels, confectionnés par Gema à partir de cire d’abeille, de miel et d’essence naturelles. Ils vendent leurs produits au Marché de l’Outaouais, à Taccomobile, au marché public et à la Boite à grains.

Virage de vie

Pour le reste, les Villavicencio-Hudon s’approvisionnent chez les producteurs locaux pour le lait, le beurre, la boulange et viandes.

«Nous sommes autosuffisants à 80 %. On a fait un virage de vie», spécifie Mme Villavicencio, qui a tout de même délaissé sa carrière pour s’occuper des animaux. Une nouvelle vie qui tranche également pour son conjoint, qui travaille encore à Ottawa dans les bureaux de la Défense Nationale.

«On apprend tous les jours et c’est exponentiel les connaissances qu’on acquiert. On est bien contents de l’aide des agronomes sur les champs et les animaux», assure Gema. «On ne se voit plus faire autre chose», ajoute le militaire Hudon.

«On regardait pour s’établir sur une terre à long terme. Mais la terre nous a trouvés et on a trouvé la terre», affirme Marc Hudon.

Gema Villavicencio et Marc Hudon sont heureux de leur choix de vie, qui mènent inévitablement vers une quête d’authenticité : une meilleure alimentation et surtout, une pleine conscience de l’énergie des cadeaux de la nature.

 

Reine Côté

rcote@groupejcl.ca

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