Pour Clémence Briand-Racine, l’expérience de la culture maraîchère était nécessaire.

Santropol Roulant en mode coopératif

Avec la possibilité de louer une terre, l’accès à l’agriculture est plus accessible que jamais, surtout pour la culture maraîchère en mode coopératif.

C’est du moins ce modèle qu’a choisi Clémence Briand-Racine pour son virage agricole à Saint-André-Avellin, dans le secteur de la Petite Nation, en Outaouais.

Voilà plusieurs années que l’agronome Clémence Briand-Racine travaillait dans ce coin de pays lorsqu’elle a décidé de s’établir sur une terre. Elle estimait avoir été bien préparée à une vie d’entrepreneur agricole. «Ça fait longtemps que je baigne dans ce milieu, car mon père a une fermette et j’ai fait mes études en agronomie à l’Université McGill», souligne celle qui est originaire de Sainte-Anne-de-Bellevue.

L’agriculture maraîchère lui est apparu comme la seule option, celle qui lui permettrait d’avoir un revenu décent rapidement. «Pour la relève non apparentée et qui n’hérite pas, l’agriculture maraîchère est plus facile comme porte d’entrée», explique d’entrée de jeu la jeune femme de 30 ans qui attend son premier enfant.

Une étape à la fois

Évidemment, ne devient pas maraicher qui le veut. Les fermes ont beau être vendues à prix relativement bas, encore faut-il en dénicher une à vendre. Surtout qu’en période de pandémie, les pancartes à vendre ne sont pas légion. Et ensuite pouvoir l’acquérir. «Ici on est chanceux, car c’est vraiment moins cher qu’ailleurs, sans doute pour ça que qu’il y a un engouement dans l’Outaouais pour les fermes, actuellement», dit-elle. Et il se pourrait que les choses changent, surtout avec le boom immobilier pour les secteurs en dehors des grands centres urbains facilité par le télétravail.

Clémence a tout de même préféré y aller par étape. «La location, ce n’est pas vraiment un choix, mais une réalité, car c’est difficile de devenir propriétaire. C’est difficile de démarrer entreprise agricole», dit-elle.

Sa ferme maraîchère est actuellement en processus de certification biologique. «Le bio, c’est une évidence», lance-t-elle. Sa ferme, c’est quatre âcres de terre cultivés et une petite serre froide. Le tout permet de récolter 45 variétés de légumes différents en plus des fleurs et fines herbes.

Racines rurales

D’un commun accord avec son conjoint, qui n’est nul autre que le directeur du Marché de l’Outaouais, ils se sont tournés vers le modèle coopératif pour mettre sur pied la coopérative Racines rurales avec quatre autres producteurs du coin. «On a décidé de miser sur la mise en marché collective. Ça nous permet de mutualiser nos ressources, la clientèle, l’administration, l’abonnement des paniers bio, le transport. Aussi, pour nos cultures, on offre une diversité de légumes à nos abonnés. En se regroupant, on va réduire notre diversité et de faire des rotations de cultures, ce sera plus simple à gérer et cela permettra une plus grande diversité pour le consommateur.»

Cette année, la ferme Santropol Roulant passe à la mécanisation de façon à étendra sa superficie et de permettre au couple qui la gère d’être plus efficace sur le terrain.

Actuellement, le couple est emballé par son expérience, encore toute récente. La pandémie a été déclarée juste après leur lancement. Et l’engouement pour les produits locaux a été tel qu’ils en ont bénéficié. Avec la distribution de paniers bios par l’entremise des Fermiers de famille et le Marché de l’Outaouais en ligne, ils ont bouclé l’année avec optimisme.

Mais le couple s’interroge sur leur avenir. Achèteront-ils ou pas? Le boom immobilier est en voie de les rattraper. «Actuellement, le prix des terres augmente. Ce qui est affiché : c’est du 450 000 $ et plus. Les enjeux s’annoncent plus difficiles», soutient pour le moment Clémence Briand-Racine.

 

Reine Côté

rcote@groupejcl.ca

 

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