Violence conjugale en milieu agricole: «Protège-toi, écoute ta voix!»

En 2015, l’ensemble des services de police du Québec enregistrait 19 406 infractions contre la personne dans un contexte conjugal.

Profitant de cette période de confinement imposé par la COVID-19, trois organismes de Mirabel unissent ainsi leurs efforts afin de sensibiliser les couples du milieu agricole à la violence conjugale par l’entremise de la campagne Protège-toi, écoute ta voix.

La Table de concertation communautaire mirabelloise, Écoute agricole des Laurentides et le Centre de femmes Liber’Elles sont derrière cette campagne qui propose une série d’images visant à faire réfléchir les agriculteurs et agricultrices aux prises avec d’importantes tensions relationnelles.

«En milieu agricole, les relations de couple, de famille et d’affaires sont très souvent liées. C’est un sujet encore très très tabou dans ce milieu», note Magali Noiseux-Laurin, la directrice d’Écoute agricole des Laurentides.

Surtout qu’avec les mesures d’arrêt adoptées pour contrer la pandémie, le stress et l’anxiété sont monnaie courante chez les gens, peu importe leur situation professionnelle et l’état de leur relation de couple.

«La quarantaine peut être un argument de plus pour séquestrer le(la) conjoint(e). Les différents centres d’hébergement restent ouverts pour aider les familles qui vivent de la violence conjugale», assure Mélanie Hébert, la coordonnatrice du Centre de femmes Liber’Elles qui souligne l’importance de ne pas avoir peur de demander de l’aide.

Situations révélatrices

Mise sur pied grâce au financement du Secrétariat à la condition féminine, la campagne de sensibilisation a démarré en avril par la diffusion sur réseaux sociaux de chacun des organismes partenaires ainsi que dans la publication L’ÉVEIL AGRICOLE de différentes situations pouvant dégénérer en violence. Elle se poursuivra au cours de l’année. Des ateliers seront également donnés en 2020 pour les Mirabellois(es), puis en 2021 pour le reste des Laurentides.

La première image publiée force à se questionner sur la différence entre une chicane de couple, où les deux personnes sont sur un pied d’égalité, et la violence conjugale, où l’un des deux partenaires impose une domination sur l’autre.

La deuxième situation diffusée publiquement en mai présente le cycle répétitif de la violence, sous forme de cercle vicieux. «Heureusement, pour chacune de ces étapes, il y existe une porte de sortie d’urgence et il est possible de s’en sortir peu importe l’intensité et la fréquence de la violence», affirment les organisateurs de la campagne.

«Si vous ou un proche vivez ce genre de situation ou vous questionnez, demandez de l’aide. Contactez un proche, SOS violence conjugale (1-800-363-9010), un centre de femmes de votre région ou votre travailleuse de rang. Il existe des services adaptés avec qui vous pourrez discuter de votre situation», insiste pour sa part Émilie Lamarche, travailleuse de rang chez Écoute agricole des Laurentides et disponible, malgré le confinement, par téléphone et sur les réseaux sociaux.

Pour plus d’informations, on consulte le [www.ecouteagricole.com/relations-saines].

Ressources: SOS violences conjugales au1-800-363-9010, 911 en cas de danger imminent, 811, option 2, pour l’aide psychosociale, ACCROC pour de l’aide pour les hommes au 450-569-9966), Écoute agricole des Laurentides au 514-929-AGRO (2476).

 

Par Reine Côté

rcote@groupejcl.ca

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