repas de dinde

Photo pixabay

De la dinde au cacao des Aztèques, à celle de Moman

La dinde de Noël sera sans aucun doute l’un des plats les plus populaires sur les tablées des Laurentides et en Outaouais pour le repas de Noël.

Découvrez comment cet oiseau est devenu le plus populaire des oiseaux pour le repas de Noël au Québec.

Un gallinacé du Mundus Novus

La dinde vient d’Amérique. Du Mexique jusqu’au sud de l’Ontario, la dinde était consommée par les populations autochtones de l’Amérique du Nord, pour sa chair comme pour ses plumes, qui servaient d’ornements ainsi qu’à la confection des flèches. Les Aztèques, qui en faisaient l’élevage, la nappaient d’une sauce fait à base de cacao, les Iroquois qui la chassaient, l’intégraient à leur ragoût.

document historique sur la dinde

Ce gallinacé a suscité l’intérêt des Espagnols au 15e siècle. Au retour de leurs premiers voyages dans le Nouveau Monde, ils l’ont importé sur le vieux continent et la dinde a su, au fil du temps, s’imposer comme un plat exotique et original pour les grandes occasions.

Cet oiseau, qui faisait penser à une poule, fut nommé poule d’Inde en français, comme on croyait avoir atteint l’Inde en 1492. Au fil du temps, l’appellation poule d’Inde s’est transformée pour nous donner dinde.

La plus vieille trace écrite d’un repas de dinde en Europe daterait de 1570, lors du mariage du roi de France Charles IX. Le premier repas de dinde de Noël aurait été servi à la cour de Charles VII (1697-1745), empereur du Saint-Empire et roi des Romains.

Au XVIIe siècle lorsque les puissances européennes commencèrent la colonisation massive des Amériques, les colons apportèrent avec eux ceux qu’Obélix appelait des glouglous, peut-être sans savoir qu’ils existaient déjà à l’état sauvage dans leur future demeure.

En Nouvelle-France, la dinde faisait partie de la basse-cour des paysans du Canada et des autres colonies françaises. Elle figurait au repas des fêtes, servie en terrine et en pâté et toujours au second plan, derrière l’oie, le canard ou encore le porc.

Au XIXe siècle, les Canadiens français, flairant la bonne affaire, commencèrent à en faire l’élevage pour en vendre aux Américains, friands de cet oiseau pour les célébrations de Thanksgiving. Après la fête américaine du mois de novembre, les surplus étaient vendus aux familles canadiennes-françaises pour les fêtes de fin d’année. Au fil du temps, la dinde est devenue plus économique que l’oie ou le canard et les raisons pécuniaires ont eu raison des traditions héritées de la France.

 

Par Simon Martel

Commentaires