Laurie Guay, propriétaire de l’entreprise Une fleur à la fois.

Laurie Guay, propriétaire de l’entreprise Une fleur à la fois, fait partie de la relève agricole des Laurentides.

Pas facile de se lancer en affaires

Au mois de décembre 2022, le journal allait à la rencontre de la relève et vous présentait deux dames qui débutaient dans le monde agricole.

Nous avons donc recontacté l’une d’entre elles, Laurie Guay, propriétaire de l’entreprise Une fleur à la fois, pour faire un suivi sur le démarrage de ses activités.

Reculer pour mieux avancer

« Les derniers mois m’ont donné l’occasion de réfléchir à tout cela. J’avais pris la décision de me lancer pour plusieurs raisons, notamment pour m’exprimer et revenir à mes racines, à la maison, à la terre », explique Laurie. Cependant, le contexte familial a joué un rôle important dans son parcours, entre autres avec le décès de sa sœur. De plus, les préoccupations financières ont rendu le démarrage de son entreprise plus difficile qu’elle ne l’aurait pensé, sans parler du stress vécut.

Face à ces défis, Laurie a dû prendre des mesures pour maintenir sa stabilité financière et émotionnelle. En mars 2023, elle a décidé de suspendre la mesure STA (mesure de soutien au travail autonome) afin de générer davantage de revenus et se trouver un emploi stable. Malgré avoir suivi une formation en lancement d’entreprise, Laurie a réalisé qu’elle avait sous-estimé l’ampleur du travail nécessaire. Bien qu’elle ait eu accès à une parcelle de terrain sur la ferme familiale à Mirabel, c’est au niveau de la commercialisation qu’elle a rencontré des difficultés majeures. La clientèle n’était pas au rendez-vous pour l’achat de fleurs et les ventes étaient principalement sporadiques et non récurrentes.

Laurie reconnaît que malgré l’engouement existant pour les fermes florales, elle n’a peut-être pas encore toutes les ressources nécessaires pour en vivre immédiatement, à temps plein et enfin, de manière décente. Malgré ces défis, elle reste déterminée à avancer et à prendre les choses une étape à la fois, tout en réévaluant ses approches et en cherchant des opportunités pour développer son entreprise de fleurs. Finalement, elle n’abandonne pas complètement son entreprise et continu de manière occasionnelle à offrir ses services de confection de bouquets.

Faire partie des statistiques

L’UPA a récemment publié les résultats d’un sondage alarmant mené auprès de 3 675 entreprises agricoles au Québec. Les chiffres révélaient qu’environ 10 % des producteurs craignaient de devoir fermer leur exploitation en raison de difficultés financières. Malheureusement, la situation est encore plus préoccupante dans les régions des Laurentides et de l’Outaouais, où 13 % des entreprises agricoles estimaient qu’elles pourraient être contraintes de cesser leurs activités d’ici le printemps prochain. De plus, bon nombre d’agriculteurs et d’agricultrices de la relève indiquait dans cette enquête qu’ils n’avaient pas d’autre choix que d’avoir un deuxième emploi.

En somme, l’entreprise de Laurie Guay fera-t-elle partie des statistiques ? On espère qu’elle pourra développer son projet sur le long terme. Enfin, on lui souhaite le meilleur pour la suite des choses de son entreprise Une fleur à la fois et qui plus est, on l’encourage à prendre les choses une à la fois.

 

Simon Martel

Commentaires